Dans Black Panther, après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…
Premier comic movie de l’année et dernier film de Marvel Studios avant le tant attendu Avengers-Infinity War, tout les regards sont braqués sur Black Panther. Marvel Studios avait déjà fait une partie du travail en présentant ce personnage qui a marqué l’histoire des comics (pour ceux qui l’ignore encore, il est le premier super héros noir) via Captain America: Civil War. T’Challa avait fait bonne impression auprès du public. La seconde étape pour Marvel Studios était de présenter l’univers du souverain du Wakanda. Le voyage dans cette contrée africaine vaut-il le coup?
La réponse est un grand OUI! Après nous avoir brillamment présenté le cosmique avec Les Gardiens de la Galaxie, instillé une dose de mysticisme dans le Marvel Cinematic Universe avec Doctor Strange, Marvel Studios nous prouve encore une fois sa capacité à sortir de sa zone de confort en nous présentant un film super-héroïque aux saveurs africaine avec Black Panther. Le dépaysement est total, difficile de croire par moment qu’on est face à un film made by Marvel.
Réalisé par Ryan Coogler, le réalisateur de Creed parvient à nous créer un Wakanda crédible et très impressionnant. Je m’autorise un comparatif avec l’univers de Thor: le Wakanda nous fascine plus qu’Asgard en 3 films. Contrairement au royaume asgardien, le Wakanda est vraiment au cœur du film. Magnifiquement retranscrit à l’écran, on découvre non seulement un pays mais aussi une culture. Ryan Coogler s’imprègne savamment de la culture africaine pour nous offrir un Wakanda digne de ce nom: traditions, tenues, sonorités, aspect tribal de certains personnages (mention spéciale à un chef de tribu et son impressionnant plateau labial) ainsi qu’une touche de chamanisme. Tout ces éléments se marient à merveille avec une technologie saisissante qui pourrait faire rougir celle du S.H.I.E.L.D et de Tony Stark! Le pari de rendre le Wakanda unique en son genre est relevé haut la main!
Si dans sa structure narrative Black Panther n’a rien de révolutionnaire, le film bénéficie quand même d’un scénario très intéressant. Le film de Ryan Coogler parvient à tirer son épingle du jeu des autres films de sa catégorie en développant un sous-texte politico-social mature et unique pour un film Marvel. En effet, Black Panther fait habillement écho aux problèmes que rencontrent le continent africain et les afro-américains sans pour autant tomber dans la victimisation ou dans le film politiquement engagé.
Concernant l’action, le film en regorge. On retiendra surtout une scène de course poursuite captivante. Pour autant, les scènes de combat de Black Panther ne sont pas les plus impressionnantes des films Marvel. Je dois avouer être un chouïa déçu sur ce point car Black Panther se démarquait par son style de combat dans Civil War et nous en mettait plein la vue. T’Challa/Black Panther se débrouille bien au corps à corps mais la chorégraphie des combats reste banale…
Sujet de critique depuis de nombreuses années, l’humour était ma grande interrogation pour ce film. T’Challa étant un personnage assez sérieux, je me demandais s’il était possible d’avoir une dose de légèreté dans ce film. La réponse est oui car Ryan Coogler l’utilise vraiment avec parcimonie. On est très loin de la débauche de gag qu’était Thor: Ragnarok.
L’autre réussite de Black Panther est sans conteste son casting sans faille. Parmi les personnages secondaires, les femmes tirent leur épingle du jeu. Nous avons Danai Gurira (Michonne dans The Walking Dead) dans le rôle d’Okoye, la chef des Dora Milaje, guerrières impitoyable du Wakanda et Lupita Nyong’o (12 year’s a slave, Star Wars VII), Nakia, espionne wakandaise. Ce sont deux femmes fortes qui sont au centre de l’action et indispensable au roi T’challa. Elles sont accompagnées par mon personnage coup de cœur: Shuri, la petite sœur de T’Challa incarnée par Letitia Wright. Là encore, tout comme Nakia et Okoye, Shuri est d’une importance capitale. On ne peut qu’espérer de la retrouver dans Infinity War et la voir discuter technologie avec Tony Stark ou Peter Parker.
Les hommes ne sont pas en reste. On retiendra Andy Serkis (Le Seigneur des Anneaux) qui nous incarne le fantasque Ulysse Klaue, personnage qu’on avait déjà aperçu dans Avengers: l’ère d’Ultron. On retrouve également Martin Freeman (Le Hobbit, Sherlock), dans le rôle d’Everett Ross, agent de la c.i.a qui se retrouve un peu débordé par les évènements.
Dans le rôle du vilain, nous avons l’acteur fétiche de Ryan Coogler, Michael B. Jordan (Creed, Fruitval Station) qui nous incarne Erik Killmonger. Je m’autorise encore un comparatif avec le premier Thor: Killmonger a des objectifs semblables à ceux de Loki. La différence, c’est que l’ennemi de T’Challa a des motivations vraiment crédibles qui feront réfléchir le roi du Wakanda. Tout ce beau monde s’articule autour de Chadwick Boseman. Charismatique en roi et impitoyable en Black Panther, il nous interprète un T’Challa posé et zen. Nous avons un héros différent de ceux auxquels Marvel nous a habitué. Ce personnage sage saura prouver son importance parmi les Avengers.
La virée au Wakanda proposée par Marvel Studios et Ryan Coogler est une franche réussite. Tout comme les Gardiens de la Galaxie lors de sa sortie, Black Panther est un ovni parmi les blockbusters et les films de sa catégorie. Même si on retrouve la recette Marvel Studios dans la narration, Black Panther se démarque largement par son contexte politico-social unique et intelligent. Un film de super-héros atypique comme on aimerait en voir plus souvent. Ma note: 8.5/10
Black Panther est réalisé par Ryan Coogler avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong’o, Forest Whitaker, Angela Bassett, Andy Serkis, Martin Freeman, Danaï Gurira et Daniel Kaluuya. Sortie prévue pour le 14 février 2018. durée:02h14
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