Après s'être fait remarquer (et de quelle manière ! Ours d'or Berlin 88) avec Le sorgho rouge, Zhang Yimou signait là son 3e film avec celle qui était sa compagne, la magnifique Gong Li. Déjà dans Le Sorgho rouge, puis Épouses et concubines, Qiu Ju, chacun d'eux véritable ode à la force des femmes, ou Shangaï Triad.
Moins en lumière pendant la petite décennie qui suit, il revient sur le devant de la scène cinéma avec Happy times, Hero et le secret des poignards volants (2000-2003).
Ici l'histoire d'un vieux teinturier qui s'achète une femme (après en avoir usé 2) pour assurer la dynastie. L'homme a un neveu qui rentre de guerre, et découvre sa nouvelle tante. L'homme est un tyran.
Zhang Yimou fait toujours ou presque de belles images, qui sont déjà en elles-mêmes du cinéma par la séduction qu'elles déclenchent. Les longues étoffes teintes qui sèchent au soleil, prises en contre-plongée sont de petites douceurs esthétiques desquelles émerge par instants le pur visage de Gong Li.
Zhang Yimou est dans doute plus inspiré à la caméra que par la mise en scène, ce n'est pas très important. L'histoire, somme toute classique, se déroule sobrement, nimbé d'un visuel qui ne nous lâche jamais.
Mon préféré restant Qiu Ju une femme chinoise.
Synopsis Wikipedia du film Ju Dou :
Dans la Chine des années 1920, un vieil homme, Yang Jin-Shan, propriétaire d'une teinturerie, décide de s'acheter une belle jeune femme du village voisin afin qu'elle lui donne un garçon. La jeune épouse, prénommée Judou, fait vite comprendre à son mari qu'elle n'entend pas se prêter aux jeux sexuels et violents dont il raffole.
Elle est dès lors régulièrement battue et humiliée par son mari, impuissant à concevoir la progéniture tant souhaitée. Elle va alors chercher de l'aide auprès du fils adoptif de son époux : un brave homme, attentionné, mais encore trop soumis malgré les brimades et le mépris que son père adoptif lui témoigne.
Le vieil homme va bientôt récolter le fruit de sa violence, puisque paralysé à la suite d'un grave accident. Il se retrouve à la merci de sa femme et de son amant qui, pour se venger, vont préférer le garder en vie, enfermé dans un tonneau, pour qu'il assiste, impuissant mais méprisant, à leur bonheur étalé sans pudeur devant ses yeux.