Nous apprenons dans la discrétion de l'oubli la mort de l'acteur John Gavin, décédé ce vendredi 9 février à l'âge de 86 ans.
Né en 1931 Juan Vincent Apablasa va devenir John Anthony Golenor dit John Gavin quand il grimpera les échelons hollywoodiens.
Issu d'une famille aisée il effectue ses études à l'Université de Stanford d'où il sort diplômé avant de servir pour la Navy pendant la Guerre de Corée. Très vite, son physique avantageux est remarqué, on le compare alors aisément à et Rock Hudson. Il accepte un rôle pour son premier film dans "Row Edge" (1956) de John Sherwood.
Il va connaitre un premier succès avec un rôle principal dans "Le temps d'aimer et le temps de mourir" (1958 - ci-dessus) de Douglas Sirk, réalisateur qui a d'ailleurs starifié Rock Hudson. Il enchaine avec "Mirage de la Vie" (1959 - ci-dessous) toujours de Douglas Sirk.
Connu et reconnu après ces deux succès il atteint la vraie gloire avec le succès mondial "Psychose" (1960 - ci-dessous) de Alfred Hitchcock où il est John Loomis aux cotés de Janet Leigh, Vera Miles et Anthony Perkins.
Il participe à la superproduction (1960 - ci-dessous avec peter Ustinov) de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas où il incarne Jules César. Il est alors au sommet de sa carrière cinéma, malgré tout c'est également à cette période qu'il commence à tourner pour la télévision.
Il tourne dans "Piège à Minuit" (1960) de David Miller et "Un Scandale à la cour" (1960 - ci-dessous avec Sophia Loren) de Michael Curtiz. Malheureusement, dès 1961 ses choix de carrière se font plus hésitant, voir plus dommageable.
Outre quelques passages dans des séries TV il accepte de tourner dans des productions moins prestigieuses comme dans "Romanoff et Juliet" (1961) de Peter Ustinov (qu'il retrouve après "Spartacus") et dan le film mexicain "Pedro Paramo" (1967) de Carlos Velo.
Il joue dans un second rôle dans la comédie musicale "Millie" (1967) de George Roy Hill avant d'accepter le rôle titre dans le film français "Pas de roses pour OSS 117" (1968 - ci-dessous) de André Hunebelle et Jean-Pierre Desagnat. Ce film le placera alors sur la short list des remplaçants éventuels de Sean Connery pour le futur James Bond... Mais le sursaut n'arrivera pas, le rôle sera dévolu à un certain George Lazenby.
Mine de rien, cette désillusion à la fois momentanée et fatale signe son déclin au cinéma. Il tourne encore dans la production internationale "La Folle de Chaillot" (1970) de Bryan Forbes avant de devenir le président de la Screen Actor's Guild (l'influent syndicat des acteurs), poste qu'il tiendra de 1971 à 1973.
Il ne tournera plus que quelques films mineurs et confidentiels dont l'ultime film d'horreur "Horrible Carnage" (1980) de Brice Mack - pour l'anecdote ce réalisateur a fait l'essentiel de sa carrière chez Walt Disney en tant qu'animateur de "Fantasia" (1940) à "La Belle et le Clochard" (1955) en passant par "Cendrillon" (1950) et "Peter pan" (1955).
En vérité, le cinéma ne semble plus être la priorité de John Gavin, avoir été à la tête du SAG lui ouvre d'autres portes et il va vite devenir un business man et un diplomate notamment grâce à son ami Ronald Reagan devenu Président des Etats-Unis.
De père irlandais et de mère mexicaine, John Gavin devient ambassadeur des Etats-Unis au Mexique de 1981 à 1987. Depuis, il s'est reconverti en homme d'affaires influent se battant entre autres pour les droits civiques.
John Gavin a été marié deux fois. Divorcé une première fois d'un femme qui lui a offert deux filles, il épouse en seconde noce l'actrice Constance Towers (toujours vivante, ensemble ci-dessous).
John Gavin aura toujours été dans l'ombre de ses modèles Cary Grant et Rock Hudson, et ne saura jamais confirmé son talent sur la durée après la période faste des années 1958-1961. Malheureusement pour le Septième Art sans doute mais John gavin s'épanouira dans d'autres domaines.
John Gavin est mort ce vendredi 9 février 2018 à l'âge de 86 ans dans sa demeure de Beverly Hills.