Voici donc le nouveau bijou de chez Marvel, officiellement le 18ème film du Marvel Cinematographique Universe et le 6ème de la Phase III. Mine de rien c'est aussi un évènement car ce film est composé d'un casting à 90% africain et (surtout !) afro-américain. Ce qui en ces périodes de démagogie en tous genres et/ou de polémiques pour tout et pour rien est un petit évènement bon pour le buzz... Rappelons que le projet d'un Black Panther fut déjà envisagé dès les années 90 avec Wesley Snipes en tête d'affiche qui avait d'ailleurs lui-même fourni un premier scénario avant de se tourner vers un autre super-héros avec "Blade" ... Des années après et après moults tergiversions les producteurs (dont le maitre d'œuvre Kevin Feige qui pensait en premier lieu à Ava Du Vernay réalisatrice de en 2014) ont choisi le prometteur Ryan Coogler pour diriger le film. Rappelons que le cinéaste s'est fait remarqué avec deux films, "Fruitvale Station" (2013) et "Creed - la légende de Rocky Balboa". Ces deux derniers films avaient dans le rôle principal l'acteur Michael B. Jordan qui joue ici le rôle du méchant, et qui, pour l'anecdote fut Storm à l'instar de Chris Evans (2005-2007 avant "Captain America" !) dans "Les 4 Fantastiques" (2015) de Josh Trank.
Dans le rôle titre on retrouve le charismatique Chadwick Boseman déjà vu en James Brown dans (2014) de Tate Taylor, dans "Message from the King" (2016) de Fabrice De Welz et dans "Captain America : Civil War" (2016) des frères Russo. Dans la partie black du casting on peut citer également Lupita Nyong'O révélation de "12 Years a Slave" (2012) de Steve McQueen, Angela Bassett et Letitia Wright dont l'année 2018 risque fort de changer sa vie avec bientôt "Ready Player One" (2018) de Steven Spielberg. Dans la petite partie White citons Andy Serkis déjà aperçu dans le Wakanda dans "Avengers : l'ère d'Ultron" (2015) de Joss Whedon et Martin Freeman agent gouvernemental déjà vu dans "...Civil War"... La première vraie réussite du film est d'avoir su intégrer modernité et traditions ancestrales. En effet, le Wakanda est un petit pays isolationniste mais doté d'une richesse inouïe grâce au vibranium, minerai d'une solidarité extrême et source d'énergie importante qui sert connu surtout pour être le matériau du bouclier de Captain America et de l'armure de Black Panther, mais aussi pour être la source d'énergie du peuple Wakandien. Résultat, le petit pays est une puissance avec qui il faut compter, mais un pays qui se veut aussi moderne que fidèle à ses croyances et traditions africaines. Sur ce point on peut saluer l'ambition et l'essai transformé concernant les décors et les costumes du Wakanda...
On peut aussi saluer l'effort effectuer pour poser des paramètres géo-politiques qui font echos à aujourd'hui sur la situation de l'Afrique bien que, finalement, ça reste un peu trop en surface. On reste malheureusement perplexe sur plusieurs points... Le monde entier croit le Wakanda pauvre bien qu'on a vu que le père décédé était à priori écouter au niveau international, on peut aussi s'interroger sur pourquoi le roi laisse une partie de son peuple dans une misère tiers-mondiste (un juste milieu au minimum !) ?! Et une partie du Wakanda reste secrète mais alors personne se pose la question d'un trou géographique béant en Afrique ?!... Techniquement, tous les effets spéciaux ne sont pas impeccables, les fonds verts sont parfois beaucoup trop visible au niveau de la profondeur de champs. On aurait aimé un scénario moins cousu de fil blanc, un déroulement très formaté dans le genre. Mais on reste particulièrement ravi du film dans son ensemble, à la fois un Marvel à part et une remise en cause de fond pour donner le meilleur du potentiel de ce personnage et de son pays. Ca faisait longtemps que Marvel n'avait pas été aussi ambitieux. Les personnages secondaires sont solides et les scènes d'action efficaces avec un renouveau dans les modes de combats inspirés comme il se doit des modes africaines. Un très bon film donc même si ça reste un soupçon surestimé sur les médias et réseaux sociaux.
Note :