Criminal Squad, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Il y a des fois une des affiches sont trompeuses. Celle de Criminal Squad par exemple nous fait craindre le pire alors que nous avons le droit à un film de braquage fiévreux et nerveux à souhait et au meilleur rôle de Gerard Butler !

Au départ, Criminal Squad (Den of Thieves en vo) n’avait franchement pas les atouts pour plaire. Une affiche qui revendique un films de gros bras et gros guns, la présence de Gerard Butler et 50 Cent, et le scénariste de la Chute de Londres qui passe pour la première fois derrière la caméra. Autant dire qu’avec ces ingrédients, on attend surtout un film bourrin destiné à cartonner plus tard en vidéo.

Bien mal nous en a pris de juger trop vite le produit puisque si, évidemment, il y a ces ingrédients qui étaient attendus, le film se révèle tout de même largement au dessus des attente ! Et ce, dès la première scène qui, après avoir survolé une route de la banlieue de Los Angeles, nous entraine directement dans une fusillade nocturne. Rythmée, bien découpée, lisible, mettant à l’épreuve la sono et faisant un carnage, avec cette intro le film capte alors instantanément notre attention.

Et si la suite semble convenue sur le papier avec une bande de flics borderline qui vont tenter de coincer des braqueurs avant leur prochain grand coup que personne n’a réussi jusqu’ici, on peut dire que Christian Gudegast arrive tout de même à nous entraîner sans problème dans les 2h20 d’enquête et de machination. Avec un scénario plutôt bien ficelé qui alterne adroitement les scènes d’action, les classiques pistes du film de casse et scènes plus intimistes, il mène bien son récit tout en assumant pleinement son style brut de décoffrage.

Brut de décoffrage !

Côté mise en scène, le réalisateur donne un peu de vie à Los Angeles et maîtrise parfaitement ses séquences de menace et d’action avec ses personnages charismatiques jusqu’à la dernière partie qui enchaîne prise d’otage en banque, casse de coffre fort national et fusillade nerveuses dans les voitures. On sent évidemment l’influence de Police Fédérale Los Angeles de William Friedkin ou Heat de Michael Mann (références incontournables dans le domaines), la subtilité et la dramaturgie en moins, mais que le réalisateur et scénariste s’approprie tout de même pour nous offrir un spectacle sacrément efficace.

A tout cela il ne faudrait pas oublier Gerard Butler. L’acteur bourrin depuis son rôle de Leonidas dans 300 endosse cette fois un rôle avec un peu de profondeur (la dramaturgie du personnage est écrite à la truelle mais ça fonctionne tout de même) apporte surtout un charisme énorme à son personnage de flic aux méthodes brutales mais à la morale indéfléctible. En ours mal léché écossais qu’il est, il offre alors à Criminal Squad un impact en plus.

Très bonne surprise, ce Criminal Squad surnage donc au dessus du lot de séries B du genre pour nous offrir un film de braquage sincèrement bourrin avec une mise en scène fiévreuse qui manque en ce moment au cinéma. Pas étonnant qu’il y ait une suite annoncée, même si on peut se poser la question sur la légitimité.