Mais à force d’être irresponsable, Angelica a accumulé trop de dettes. Sa ferme va être saisie, à moins qu’elle ne rembourse près de 30 000 € de traites. Elle n’a d’autre choix que de partir, à son grand désarroi. Elle demande alors à Tina et son mari la possibilité de voir un peu la fillette avant de partir. Ceux-ci acceptent un peu à contrecoeur, et la gamine comprend bien vite la vérité. Elle n’est pas la fille de cette mère très sage, bien sous tous rapports, mais celle de cette femme extravertie, capable alternativement de coups de sang tonitruants et de gestes de grande générosité, libre et débordant d’énergie. A l’âge de l’entrée, cette révélation est un choc. La jeune fille va remettre en question tous les éléments constituant son existence et, à partir de ces deux modèles féminins radicalement opposés, se forger sa propre identité.
Avec Figlia mia, Laura Bispuri signe une chronique adolescente assez plaisante, lumineuse et portée par trois comédiennes convaincantes. Mais le manque d’enjeux narratifs en fait une oeuvre assez anodine, qui ne peut prétendre marquer durablement les esprits. D’autant que, côté esthétique, cela n’est pas brillant non plus : images tremblantes, filmées caméra à l’épaule – sans doute pour signifier le côté libre et sauvage d’Angelica – image granuleuse surexposée, décors minimalistes, musiques pas toujours inspirées… Une fois n’est pas coutume, ce film, malgré toute la sympathie qu’on peut lui porter, est un peu faible pour concourir pour l’Ours d’Or, surtout quand les sélectionneurs proposent des oeuvres autrement plus consistantes dans les autres sections du festival…