Laurent Tirard revient avec une nouvelle comédie à la française, pour ne pas changer après les films "Mensonges et Trahisons et plus si affinités" (2003), "Molière" (2007), "Le Petit Nicolas" (2010), "Astérix et Obélix : Au service ce de sa Majesté" (2012), "Les vacances du Petit Nicolas" (2014) et surtout "Un Homme à la Hauteur" (2016) sur lequel il a fait tourner Jean Dujardin qu'il retrouve ici pour l'occasion.
Le cinéaste a eu l'idée du film en ayant la réflexion que les comédies d'aventure historique étaient devenues particulièrement rares dans le paysage du ciné hexagonal. Pour le scénario Laurent Tirard re-signe avec son partenaire habituel à l'écriture, Grégoire Vigneron co-scénariste et réalisateur également du film "Sans Laisser de Traces" (2010). Outre la star Jean Dujardin on a le plaisir de voir la jolie Mélanie Laurent dans son premier vrai rôle de comédie, excepté peut-être "Dikkenek" (2006) de Olivier Van Hoofstadt dans lequel toutefois elle n'était pas foncièrement dans le comique. A leurs côtés nous reconnaitront plusieurs visages et gueules du cinéma français comme Evelyne Buyle, Feodor Atkine et Christian Bujeau. On remarquera aussi Noémie Merlant particulièrement remarquée pour son rôle dans "Le Ciel Attendra" (2016) de Marie-Castille Marion-Shaar. On suit donc le retour du Capitaine Neuville que tous croyait mort et qui revient comme un cheveu sur la soupe. Il s'annonce tel un héros alors que la belle Elizabeth le sait fourbe et sans scrupule, elle qui s'est fait passé pour lui afin de combler son silence vis à vis de sa sœur qui lui était promise. Le réalisateur-scénariste prend comme référence les films "Cartouche" (1962) de Philippe de Broca et "Les Mariés de l'An II" (1971) de Jean-Paul Rappeneau, mais il avoue vouloir rencontrer ce genre avec l'élégance romanesque à la Jane Austen connue entre autre pour son roman "Orgueil et Préjugés" (1813).
Pour la flamboyance et l'aventure à la Bébel il manque clairement du Cape et d'Epée et d'action, on se retrouve beaucoup plus dans un vaudeville classique aux joutes verbales savoureuses. Pour le romanesque à la Jane Austen on est encore plus éloigné, pour ne pas dire que le cinéaste a omis sa propre référence. Point de scène épique donc, pas d'aventure bondissante mais un film en quasi huis clos dans la lignée du marivaudage. On salue la qualité des dialogues et les joyeusetés d'une intrigue pas si romantique que ça. Par contre on sera un peu déçu par des costumes trop soignés, trop théâtraux qui dénote une fois de plus avec ce que le cinéaste annonçait. Par exemple, il avait en tête un style à la Ennio Morricone pour la musique (?!)... On s'interroge encore... Mais si Laurent Tirard n'a assurément pas su faire le film qu'il souhaitait (et sinon pourquoi annoncer des références aussi éloignées ?!) il signe une comédie relevée et pétillante avec un duo d'acteurs en pleine forme.
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