Ce film commence par le générique le plus charmant qu'il m'est été donné de voir. Sur un tableau noir, ou l'on aperçoit encore les dessins de visages, si caractéristiques de la partie dessinée de l’œuvre de Cocteau, il écrit nom de ses acteurs et des personnes ayant collaboré au film. Le premier est celui de Jean Marais, un homme dont on ne voit que la silhouette en contre jour, se détache, se lève. On reconnaît facilement l'acteur qui efface son nom, puis part. Chaque nom ensuite apparaîtra, écrit par l'artiste, dont l'écriture fait partie intégrante de son œuvre. Puis c'est autour d'un texte toujours écrit de sa main qui nous rappelle la manière dont enfant nous percevions les contes, et nous demande de nous remettre dans cet état d'esprit. Ce magnifique générique à pour particularité de nous préparer à recevoir ce conte de fées.
Je me souvient de l'intense plaisir que j'avais eu à le découvrir étant enfant, et je m'aperçois aujourd'hui à quel point il parle aux adultes aussi. Il est universel.
Il n'y a pas que le générique qui ancre ce film dans notre enfance. Quelle qu'elle soit. La belle est la bête, est un conte qui est dans notre patrimoine depuis le XVIIeme siècle. C'est une lumière, une femme, une journaliste,une écrivaine (la première que l'on pourrait qualifier d'écrivaine de genre). Madame Leprince de Beauvois, qui l'a écrit, lui et une soixantaine d'ouvrages de contes. Celui-ci a traversé les ages. Et on l'a tous lu, vu,ou entendu dans notre enfance. Et il nous y renvoi directement. De même manière, le réalisateur utilise un référentiel, ou s'inspire d'illustrations de livres de contes de fées pour créer son univers. Il y a une réelle filiation entre les gravures de Gustave Doré et l'esthétisme qu'il a réussi à créer. C'est un artiste complet entre autre illustrateur, et graveur qui a
Les décors gardent aussi cette inspiration et se complexifient.
Cette magie doit aussi beaucoup à ce que l'on appel aujourd'hui les effets spéciaux, mais qui portaient à l'époque le nom tout mignon de
C'est un éventail de diverses techniques, plutôt avancées pour la période. Sans pour autant cracher sur les plus simples comme au moment des téléportations, où les techniques utilisées sont un hommage aux films de Mellies. Les carnets qu'a écrit Cocteau autour de la création de ce film, témoignent de la réflexion qu'il y a autour d'eux voire de la machinerie. Mais il y a aussi des scènes montées à l'envers donnant un aspect surréaliste aux mouvements. Cocteau utilise une «fondue enchaînée» sur un visage. C'est
quasiment du morphing en 1945. magique.
La bête est avant tout, le travail d'un homme. Celui de l'acteur Jean Marais . Il incarne plusieurs personnages dans ce
film. Mais pour celui ci, il se meut comme une animal sauvage, une scène ou il boit est vraiment bouleversante.
Les personnages sont composés avec beaucoup de soin, pour être fidèles à ce que sont ceux des contes, prenons l'exemple de notre personnage central. Prenons l'exemple de
Ce film est une des pierres angulaire du symbolisme au cinéma. Il est cité comme son parfait exemple. Il insiste sur la thématique du double et des faux semblants.