Femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental ultra-secret, Elisa, muette, mène une vie solitaire. Un jour, elle fait la rencontre d'un étrange monstre aquatique et sa vie va basculer. Variation autour de La Belle et la Bête, La Forme de l'eau de Guillermo del Toro épouse avec brio le thème de la jeune fille et de l'étrange. A défaut près que la belle - comme le dit le réalisateur dans son interview pour le magazine Première "est bancale, elle se masturbe tous les matins [...] Il n'y a pas d'archétype de beauté et de l'autre une bête qui doit se transformer." La Forme de l'eau se voit alors comme un long-métrage aux consonances Jeunet dans sa période Caro : on pense à Delicatessen pour le baignoire ou encore à Amélie Poulain pour la jeune fille solitaire au carré court et au vieil homme, son voisin, qui dessine. Qu'importe même si le long-métrage fait beaucoup d'emprunts à ces films cités, il n'en demeure pas moins un magnifique film romanesque et une déclaration d'amour au cinéma (de genre, série B, muet).
Sérieux concurrent dans la course aux Oscars 2018 où il est nommé dans 13 catégories, La Forme de l'eau est fier de deux Golden Globe et un Lion d'Or. Pour moi, il s'agit d'un véritable coup de cœur qui s'inscrit déjà dans mon top 3 des films de 2018 - ce que je ne pensais pas au vu de la bande-annonce. Immense bravo à l'actrice Sally Hawkins qui illumine ce film par sa candeur maîtrisée et son sens de la débrouillardise ; quant au méchant, il remporte la palme du méchant bien caricatural : tant de méchanceté dans un seul personnage, seul bémol au film.
Au final, un film à voir et à revoir !
Pour ceux qui aiment les baisers romantiques sous l'eau : vous ne serez pas dépaysés !