Ce film est un chant du cygne, ce film fait partie de ces derniers vestiges de l'Âge d'Or de Hollywood où comment ce film réunit la même équipe que "100 dollars pour un shérif" (1969) pour un western qui est le dernier de la scénariste Marguerite Roberts, scénariste la mieux payée de Hollywood avant d'être blacklistée par le Maccarthysme et de revenir au sommet avec le film "100 dollars pour un shérif" (1969) de Henry Hathaway, ironie de l'histoire, la star était anti-communiste et conservateur et a déclaré à mainte reprise qu'il s'agissait là d'un des meilleurs scripts de sa carrière !
Ce western est aussi un des tous derniers films réalisés par Henry Hathaway et un des tous derniers films produits par Hal B. Wallis, un des plus grands producteurs de son époque avec près de 400 films entre 1930 et 1975... Ce dernier produira comme dernier film d'ailleurs "Une Bible et Un Fusil" (1975) de Stuart Millar pour lequel Wayne prendra son personnage culte de Rooster Cogburn vu dans "100 dollars..."... Bref, une équipe légendaire pour un western classique qui rejoint la liste des westerns qui tentent de surnager à une époque où la mode est au spaghetti et autres westerns crépusculaires. Le film est donc adapté du livre "The Lone Cowboy" (1930) de Will James, une autobiographie très romancée qui permit surtout à son auteur de s'inventer un destin aventurier. Au casting peu de vedettes, si on reconnait la gueule Jeff Corey (un second rôle omniprésent du rant l'Âge d'Or et déjà dans "100 dollars...") le rôle principal revient à Gregory Peck, monstre sacré qui a encore de beaux restes comme on dit. Ce dernier vait déjà travaillé avec Hathaway, c'était pour le segment segment "Les Plaines" de la superproduction "La Conquête de l'Ouest" (1962). Donc comme dans "True Grit" ou "100 dollars..." Hathaway place dans les pattes d'un cowboy une fillette. Cette fois l'homme n'est pas un justicier mais un simple revanchard et la jeune fille est ici beaucoup plus jeune mais pas moins de caractère. Peck fait son job, et son duo inattendu avec la fillette place ce western dans un sous-genre proche du buddy-movie filial. C'est mignon et attendrissant jusqu'à entre en jeu les trois énergumènes qui les poursuivent.
Le vrai défaut du film réside dans ces trois cabochards aussi bêtes et méchants que trois ados pourris gâtés à la délinquance. Trois têtes à claques mal écrits (peu intéressants, faisant trop amateurs) que mal joués ou dirigés (trois acteurs qui surjouent et cabotinent ce qui rajoutent à des personnages déjà bien têtes à claques !). La fin reste bien vu, même si le méchant principal devient secondaire on savoure un duel surprenant. En conclusion, un dernier film (pour le trio dirigeant) qui manque assurément d'ambition, qui reste un western un peu trop formaté mais qui reste assez efficace (fillette, Guillaume Tell, duel final) pour passer un moment agréable à défaut d'être remarquable.
Note :