Les adaptations en " live-action " de mangas, il n'y en a pas qu'aux États-Unis. Death Note ou encore Ghost in the Shell font de l'ombre à des adaptations Japonaises tout aussi ratés (même encore plus) que sont L'Attaque des Titans ou encore Sailor Moon. Des adaptations tellement mauvaises que l'on pourrait qualifier de " nanardesque " et " hilarantes " tant leur visionnage peut parfois faire pleurer de rire. Le problème est que certaines adaptations prennent tellement au sérieux certains tics de mangas que l'on se demande comment les réalisateurs ont pu se dire que ces tics passent avec de vrais acteurs. Quand un chien se jette sur un personnage, même de petite taille, il ne peut pas le faire tomber. Ça ne passe pas en vrai. N'est-ce pas Full Métal Alchemist le Film ? À la base un manga écrit par Hiromu Arakawa en 2004, Full Metal Alchemist est rapidement devenu l'un des mangas les plus populaires du début des années 2000 avec Naruto et Bleach. On se demande pourquoi ses deux derniers n'ont pas encore connu, eux aussi, une adaptation en prises de vues réelles. C'est malheureusement Full Métal Alchemist (ou FMA) qui a subi le sort de l'adaptation ratée.
En voulant ressusciter leur mère, Edward Elric perd son bras droit, et en voulant ramener l'âme de son frère Alphonse en l'implantant dans une armure, il perd également sa jambe gauche. Obsédé par l'idée de retrouver leurs corps, Ed et Al se lancent à la recherche de la Pierre Philosophale, un puissant amplificateur alchimique. Pour la trouver, Ed n'hésite pas à rentrer dans l'armée pour " gratter " des informations. Il vont découvrir que la Pierre Philosophale est l'objet de convoitise d'une armée corrompue ainsi qu'une mystérieuse organisation composée d' Homonculus, des humains artificiels.Même si FMA le film était le premier épisode d'une série, on ne pourrait pas pardonner un scénario survolé où chaque piste ne mène à rien. Le film reprend mêmes certaines des scènes les plus importantes du début du manga, comme la chimère de Tucker, la mort de Hughes ou la fameuse scène devant la porte de la vérité. Toutes ces scènes sont maladroitement imbriquées pour donner un enchaînement illogique de situations dramatiques copiées/collées au manga. Les personnages font trop brouillon, certains comme Winry Rockbell, le personnage féminin centrale du film ne servent à rien, sont inutiles dans certaines scènes et peuvent être véritablement insupportables. Le film, comme tant d'autres, oublie totalement que le manga qu'il adapte est composé de 24 tomes. L'histoire qu'il conte est donc trop vaste, même pour un film de 2h15. La dernière scène du film, 6 personnages admirant un coucher de soleil, est un appel à une suite d'un trop long film d'exposition. Il manque juste une musique de John Williams.
La seule ligne directrice du film est d'être une adaptation de manga, on va donc retrouver tout ce qui vient du manga : Les costumes des militaires, l'armure de Alphonse et même la chimère de Tucker sont reprises directement du support d'origine avec une image de synthèse juste digne d'un épisode de Once Upon a Time. En plus d'un manque totale de recherche esthétique, c'est trop propre et ne dégage aucune authenticité cher à un monde plus ou moins réaliste, on reprend du manga et c'est tout. Vulgairement parlant, cela ressemble plus à du cosplay qu'à de véritables uniformes militaires.
Mais si seulement ce n'était que dans l'esthétique, le problème c'est que la logique " je suis une adaptation de manga " vaut aussi pour le jeu d'acteur. Les acteurs sont persuadés d'être des personnages d'un dessin animé. Quand quelqu'un converse avec nous, on le regarde, on ne lui tourne pas le dos comme si il n'existait pas, on ne s'allonge pas dans l'herbe en ne faisant que discuter, on ne peut pas faire les mêmes grimaces et un chien, même énorme ne peut pas nous faire tomber. Ça passe en manga, mais pas en vrai. La seule chose que le film fait bien, c'est lors des transmutations alchimiques, montrant juste la métamorphose et l'assemblement d'éléments, nous épargnant ainsi les éclairs et la lumière.
Full Metal Alchemist est donc une énième mauvaise adaptation en manga, persuadé de pouvoir en reprendre les clichés mais souffrant d'une histoire trop survolée.
Léo Tyran