[Berlinale 2018] “La enfermedad del domingo” de Ramon Salazar

La-enfermedad-del-domingo-affproLe premier plan annonce la couleur. Au milieu d’une forêt, deux arbres se font face, immobiles et majestueux, prisonniers des lieux et ancrés au sol par leurs racines. Ils représentent les deux personnages du film, une mère et sa fille, qui se retrouvent après plus de trente années de séparation.
Pour Anabel (Susi Sanchez), cette séparation était volontaire. Elle a choisi d’abandonner son mari, Mathieu, et sa fille Chiara (Barbara Lennie) alors que celle-ci n’avait que huit ans, pour pouvoir obtenir une vie plus bourgeoise. Elle a visiblement réussi, puisqu’elle est aujourd’hui mariée à un homme riche et habite un grand et luxueux manoir, avec une armada de domestiques à ses ordres. Pour Chiara, en revanche, la séparation a été douloureuse. Elle n’a pas vraiment réussi sa vie, cumulant les petits boulots et les aventures de courte durée.  l’époque s’est construit une vie bourgeoise auprès d’un nouveau mari et a eu une autre fille.
Un jour, Chiara se présente au domicile de sa mère et lui demande de passer dix jours avec elle. Cette dernière finit par accepter, mais elle s’interroge sur les motivations de Chiara. Veut-elle la faire chanter? Veut-elle détruire sa nouvelle famille? Est-elle venue demander une compensation financière pour son abandon? Veut-elle se venger de son comportement indigne ?

Le début du film de Ramon Salazar laisse planer le mystère, d’autant que le lieu choisi pour cette rencontre, un chalet isolé au coeur d’une forêt, dans les Pyrénées françaises, est propice aux règlements de comptes. Mais on devine assez vite les tenants et aboutissants de l’intrigue et dès lors, l’intérêt s’émousse un peu.
Certains trouveront le film ennuyeux et un peu trop lourd. D’autres se contenteront d’apprécier le face-à-face entre Susi Sanchez et Barbara Lennie, toutes deux très justes et, in fine, émouvantes quand le récit bascule dans le mélodrame. C’est toujours mieux que rien, car, hélas, il ne faut pas compter sur la mise en scène de Ramon Salazar pour transcender le l’ensemble et faire de La enfermadad del domingo un grand film.