Ce film n'est pas à confondre avec "Ladybird" (1994) de Ken Loach, ce n'est pas non plus un remake mais le premier long métrage en tant que réalisatrice de la comédienne Greta Gerwig, muse et compagne à la ville du réalisateur Noah Baumbach pour qui elle a été entre autre (2012). En fait, l'actrice avait déjà réalisé un film, mais en collaboration co-signée avec Joe Swanberg pour "Nights and Weekends" (2008). Greta Gerwig signe avec ce film une histoire très largement autobiographique avec un hommage appuyé à sa ville natale Sacramento, tandis que le titre se veut symbolique pour une héroïne qui se cherche comme l'explique la réalisatrice-scénariste : "C'est un mensonge au service de la vérité. Dans la tradition catholique, on vous donne un nom de confirmation d'après un nom d'un saint dont on espère qu'il pourra vous inspirer. Dans le rock'n roll, on s'octroie un nouveau nom (David Bowie, Madonna,...) pour occuper un espace mythique."... Pour incarner le personnage principal, Christine "Lady Bird" McPherson, la cinéaste a choisit Saoirse Ronan, connue depuis "Lovely Bones" (2010) de Peter Jackson, et revue depuis dans (2011) de Joe Wright, (2015) de Ryan Gosling et (2016) de John Crowley et Paul Tsan.
Les trois hommes personnages importants sont la maman interprétée par une excellente Laurie Metcalf, discrète au cinéma mais très présente à la télévision notamment dans "Roseanne" et "The Big Band Theory". Les deux garçons qui entourent l'héroïne sont joués par deux espoirs du cinéma mondial à savoir Lucas Hedges vu dans "Moonrise Kingdom" (2012) de Wes Anderson, "Zero Theorem" (2013) de Terry Gilliam, "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan et dernièrement "3 Billboards" (2018) de Martin McDonagh, et puis Timothée Chalamet vu dans "Interstellar" (2014) de Christopher Nolan, "Call Me By Your Name" (2018) de Luca Guadagnino et bientôt dans "Hostiles" (2018) de Scott Cooper... On suit donc une ado, dans sa dernière années avant l'université, qui a des rapports conflictuels avec sa mère, qui a des parents en difficulté financière, qui tombe évidemment amoureuse... Il s'agit ni plus ni moins d'une chronique douce-amère sur le passage de l'enfance à adulte, un sous-genre en soi dont la plupart des films de ce sous-genre sont souvent interchangeables. L'espoir avec Greta Gerwig est qu'elle a un style et une expérience avec ses précédents films et cinéastes pour lesquels elle a tourné qui permet de croire à un film profond,sensible et plein d'acuité. Malheureusement Greta Gerwig signe un film (dont elle co-signe le scénario) truffé des poncifs habituels comme le conflit mère-fille, conflit frère-soeur, amourettes adolescentes sans oublier le paramètre devenu si obligatoire du gay friendly, la meilleure amie oui non oui, le dilemne je pars je pars pas... etc... Tout y est ! C'est bien dommage, car dès lors, on peut penser à d'autres films bien plus intéressant sur tous les points comme "Le Monde de Charlie" (2012) de Stephen Chbosky.
Et pourtant on remarque deux points intéressants dans ce récit, qui restent malheureusement peu étoffé et sous-exploité. D'abord le lien mère-fille dont le conflit repose sur la difficulté à communiquer de la mère alors même qu'elle travaille dans la psychiatrie, ensuite, le fait que l'histoire se déroule en 2002 soit avant l'avènement des portables et, surtout, dans le futur proche post-11 septembre 2011... Dommage... En résumé, les acteurs sont parfaits, les personnages attachants et le côté doux-amer typique du genre parfaitement maitrisé, mais sur le fond il n'y a rien de bien neuf, l'histoire manque finalement d'enjeux dramatique et tous les "rebondissements" sont si éculés que rien ne surprend un temps soit peu. Un "petit" film par ailleurs très surestimé quand on pense à ses Golden Globes et surtout à ses nominations aux prochains Oscars. Un "petit" film sympathique et agréable mais assurément il lui manque juste un peu plus d'ampleur.