Pourquoi voir La Forme de l’eau ?
Cette année c'est La Forme de l'eau de Guillermo Del Toro qui a triomphé lors de la 90e Cérémonie des Oscars, le long métrage a remporté 4 statuettes, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs décors/direction artistique et meilleure musique de film.
La boucle est bouclée, après avoir remporté de nombreux prix dont le Lion d'or du meilleur film à la Mostra de Venise et le Golden Globes du meilleur réalisateur et de la meilleure musique de film, La Forme de l’eau finit par rafler quatre prix prestigieux lors des Oscars.
Après le très beau Crimson Peak, qui n'a pas très bien fonctionné auprès des spectateurs, Guillermo Del Toro reviens pour notre plus grand plaisir.
Le papa de Hellboy n'a rien perdu de sa superbe, avec La Forme de l’eau, Guillermo Del Toro signe un long métrage d'une grande beauté.
Avec La Forme de l’eau Guillermo Del Toro plonge le spectateur dans les années 1960 en pleine Guerre froide, on y suit une histoire d'amour entre Elisa et une étrange créature aquatique.
Elisa, une jeune femme muette et solitaire, comme son voisin de palier Giles, un homosexuel qui travaillait comme illustrateur publicitaire.
La jeune femme travaille comme femme de ménage dans un laboratoire ultra-secret du gouvernement, un jour une mystérieuse créature aquatique arrive dans caisson, intriguée, Elisa va rapidement nouer un contact avec la créature, Elisa va apprendre que les scientifiques veulent disséquer la créature pour l'étudier, elle va tout tenter pour sauver son nouvel ami.
Guillermo Del Toro, grand amateur de monstres devant l'éternel a choisi de créer sa créature en chair et en os, ici pas d'effets numériques pour animer la créature, elle est habitée par Doug Jones (Batman, le défi, Magic Warriors, Légion) acteur fétiche du réalisateur, il a joué Abe Sapien dans Hellby et Hellboy II : Les légions d'or maudites (ici il ne sera pas dépaysé), il a aussi interprété le faune et l'homme pâle dans Le Labyrinthe de Pan et le fantôme de Lady Cushing dans Crimson Peak.
Indéniablement inspiré de L’Etrange Créature du Lac Noir, tant sur son physique que sur ses origines, la créature est ici très humanisée, elle marche, adore les œufs, possède une grande intelligence et éprouve des sentiments, toutes ces caractéristiques rapproche la créature du spectateur, la compassion guette lorsque l'on comprend que "l'atout" des scientifiques est capable de ressentir et d'aimer.
Dans La Forme de l’eau, Guillermo Del Toro n'oublie pas d’égratigner la société américaine de l’époque (ou actuelle, tout n'a pas changé), une société foncièrement raciste, machiste et pour fignoler le tableau, homophobe.
Le personnage qui personnifie à lui seul la société américaine est certainement le personnage de Strickland admirablement interprété par l'excellent Michael Shannon, violent, sadique et machiste, il ne recule devant rien pour mener à bien sa mission.
Michael Shannon est totalement dans son rôle, il fait froid dans le dos, muette et réservée, Sally Hawkins livre une performance touchante tout en poésie comme Richard Jenkins, en ce qui concerne Octavia Spencer, elle amène une touche d'humour bienvenue sans jamais tomber dans le marvellisme.
Guillermo Del Toro tel un équilibriste trouve la parfaite harmonie entre romance et violence, ici l'histoire d'amour côtoie une affaire d'espionnage en pleine Guerre Froide, les scènes entre Elisa et la créature tranche avec la folie du personnage de Michael Shannon et la tension intense entre le Dr. Robert Hoffstetler et ses "amis" soviétiques.
La Forme de l’eau met un lumière deux personnages si différents mais en même temps si proche, ils ne sont pas "normaux" pour une société qui a peur de la différence, la créature fait peur par son apparence et Elisa est rejetée à cause de son handicap.
Ici tous les soviétiques ne sont pas des monstres, une exception qui fait plaisir dans un film américain.
Dans La Forme de l’eau, Guillermo Del Toro dénonce à sa manière la discrimination qui détruit l'Amérique à petit feu, l'Amérique d'hier mais également d'aujourd'hui, il parsème sont film de minorités, qui sous le poids d'une société archaïque ne peuvent vivre pleinement dans un pays où la tolérance est partie en vacance.
Elisa Esposito, femme de ménage orpheline et muette, Zelda, afro-américaine et collégue de Elisa, Giles, artiste homosexuelle et la créature sont tous rejetés par une grande partie de la population, face à ce rejet ils vont non seulement s'entraider mais également créer leur propre monde.
Les décors du film sont très réussis grâce à la minutie du détail (Oscar des meilleurs décors/direction artistique oblige), de l'appartement d'Elisa ou de son voisin Giles en passant par le laboratoire et surtout la salle de cinéma, tout parait authentique, c'est simple on se croirait dans l’Amérique des années 1960.
La musique du film est composée par Alexandre Desplat (Valérian et la Cité des mille planètes, The Grand Budapest Hotel, Argo, lauréat de l'Oscar du meilleure musique de film, le compositeur français a attribué un thème musical propre à chaque personnage, flûtes pour la créature et accordéon et sifflement pour Elisa.
Avec La Forme de l’eau, Guillermo Del Toro livre une oeuvre magnifique empreinte de poésie, un film qui prouve que l’espèce humaine peut encore éprouver de la tolérance envers des personnes "différentes", même dans une créature qui n'a pas une apparence humaine, il peut se cacher une part d'humanité.
Magnifique
Synopsis :
En pleine Guerre froide, Elisa, une jeune femme muette et solitaire, travaille comme femme de ménage dans un laboratoire ultra-secret du gouvernement, un jour une mystérieuse créature aquatique arrive dans caisson, intriguée, Elisa va rapidement nouer un contact avec la créature, Elisa va apprendre que les scientifiques veulent disséquer la créature pour l'étudier, elle va tout tenter pour sauver son nouvel ami.
Anecdotes :
La Forme de l'eau a remporté quatre Oscars, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs décors/direction artistique et meilleure musique de film, le film de Guillermo Del Toro a également remporté Lion d'Or au Festival de Venise et deux Golden Globes, meilleur réalisateur et meilleure bande originale.
Pour incarner coller le plus possible à son personnage,Sally Hawkins a appris la langue des signes.
Le scénario du film est signé Guillermo Del Toro et Vanessa Taylor.
Le film a été tourné au Canada (Toronto, Hamilton, Elgin Theatre, Cinespace Studios).
La Forme de l'eau marque la septième collaboration entre Guillermo Del Toro et Doug Jones.