[Hallucinations Collectives] La fille qui en savait trop (giallo !) , le 18 mars, à l’Aquarium Ciné-café

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Dimanche 18 mars à 18h00

La fille qui en savait trop (giallo !)

En présence de l’équipe du festival Hallucination Collectives

A l’Aquarium Ciné-café

Juste avant le festival Hallucinations Collectives voici LE film précurseur du giallo, genre fascinant mêlant horreur, meurtres et érotisme.

En présence de l’équipe du festival et en association avec les critiques cinéma Guillaume Gas et Karim Souiah. Ils viendront  présenter le film et nous parler de l’édition 2018.


Le Grand Chantage
Réalisé par Alexander Mackendrick
Avec Burt Lancaster, Tony Curtis, Martin Milner
USA – 1957 – 1h36
Date de reprise : 5 septembre 2012

Synopsis

Hunsecker, le plus puissant chroniqueur de New York, est décidé à empêcher sa sœur d’épouser Steve Dallas, un musicien de jazz. Il engage dans ce sens Sidney Falco, un agent de presse sans scrupule, afin de briser cette liaison.

 Un scénariste réputé : Ernest Lehman

Le Grand Chantage est adapté de la nouvelle « Sweet Smell of Success » de Ernest Lehman. C’est l’auteur lui-même qui a écrit le scénario du film. il a même été question que ce dernier le réalise. Finalement, le studio préféra confier le script à un réalisateur expérimenté, Alexander Mackendrick.

Par la suite, Ernest Lehman a continué sa carrière de scénariste et a notamment écrit des films devenus cultes comme

  •  La Mort aux trousses (1959) de Hitchcock
  •  West Side Story (1962) et La Mélodie du bonheur (1965) de Robert Wise.

Les retrouvailles de Tony Curtis et Burt Lancaster

Avant Le Grand Chantage, Burt Lancaster et Tony Curtis s’étaient déjà croisés en 1949 dans Pour toi, j’ai tué.

Mais Tony Curtis, alors débutant, n’avait pas été crédité au générique. Par contre, ils ont partagé de façon égale l’affiche de Trapeze en 1956. Ils se sont également retrouvés une dernière fois en 1963 dans Le Dernier de la liste où les acteurs principaux, déguisés, sont méconnaissables.

Tony Cutis et Alexander Mackendrick se retrouvent dix ans après

Dix ans après Le Grand Chantage, Tony Curtis a retrouvé le réalisateur Alexander Mackendrick dans une comédie californienne, Comment réussir en amour sans faire de vagues.

Une bande originale très jazz

Les morceaux de jazz que l’on peut entendre dans Le Grand Chantage sont extraits de l’œuvre de Chico Hamilton, (un jazzman réputé).

Tournage New-Yorkais

Le film a été tourné à la fin de l’année 1956 à New York, principalement en extérieur et dans des lieux très fréquentés. Le tournage n’a ainsi pas été de tout repos, car de nombreux fans, notamment de Tony Curtis, ont souvent tenté de passer outre les barrières policières pour apercevoir leur idole.

Le personnage de JJ.Hunsecker, inspiré du chroniqueur Walter Winchell

Le personnage de JJ Hunsecker joué par Burt Lancaster est inspiré de Walter Winchell. Ce dernier fut le chroniqueur mondain le plus craint et le plus influent des années 40 et 50, avant de tomber en disgrâce.

Robert Vaughn écarté

Le comédien Robert Vaughn devait tenir le rôle de Steve Dallas mais il fut appelé par l’Armée avant le début du tournage. C’est Martin Milner qui fut choisi pour le remplacer.

Le Grand chantage, un authentique film noir

Le Grand chantage est un authentique film noir, notamment à travers le personnage de Falco, chez qui on retrouve des similitudes avec le personnage de Harry Fabian (Richard Widmark) dans Les Forbans de la nuit de Jules Dassin. C’est leur ambition démesurée qui en fait des personnages noirs : ce sont des êtres manipulés mais qui ne s’en rendent pas compte, aveuglés par l’importance qu’ils se donnent. A trop vouloir s’élever au niveau de Hunsecker, Falco, comme Fabian, finira par être passé à tabac par un policier corrompu, sorte de brute épaisse. Quant à Hunsecker, s’il ne perd pas son statut à la fin du film, il sera puni d’une autre façon par sa sœur qui se libérera du joug fraternel.

Tony Curtis et Burt Lancaster

Dans le rôle de Falco, Tony Curtis livre sans doute la plus belle composition de sa carrière, avec celle de L’Etrangleur de Boston de Richard Fleischer, loin de ses rôles de séducteurs.

Face à lui, Burt Lancaster casse aussi une image qui lui colle à la peau, celle d’un acteur physique spécialisé dans les films d’aventures et les westerns. Il donne beaucoup de prestance à son personnage. Il confirmera, trois ans plus tard, son indéniable talent d’acteur en recevant l’Oscar pour Elmer Gantry, le charlatan de Richard Brooks.

 La photo de James Wong Howe

La superbe photographie de James Wong Howe, l’un des plus grands chefs opérateurs d’Hollywood, crée un univers claustrophobe et nocturne, renforçant le côté noir du film (les scènes de jour sont assez rares). On a l’impression de se retrouver dans un immense piège à rats dans lequel les protagonistes se débattent tant bien que mal pour exister. L’essentiel du film se passe dans des lieux clos mais vivants : boîtes de nuits, clubs …

Dialogues impitoyables

Clifford Odets signe des dialogues impitoyables, amers et ironiques sur le monde du spectacles. Citons par exemple les affrontements verbaux entre Hunsecker et Falco comme : « I’d hate to take a bit out of you. You’re a cookie full of arsenic. »;

Alexander Mackendrick

Alexander Mackendrick signe avec « Le Grand Chantage » son chef-d’œuvre. Sa carrière a été assez courte : une douzaine de films, parmi lesquels

Cyclone à la Jamaïque,

Tueurs de dames,

Whisky à gogo

L’Homme au complet blanc.

 Fiche technique

• Titre : Le Grand Chantage

• Titre original : Sweet Smell of Success

• Réalisation : Alexander Mackendrick

• Production : Tony Curtis, Harold Hecht, James Hill, Burt Lancaster

• Scénario : Clifford Odets et Ernest Lehman, d’après sa nouvelle Tell Me About it Tomor-row

• Décors : Edward Carrere

• Musique : Elmer Bernstein

• Photographie : James Wong Howe

• Montage : Alan Crosland Jr.

• Société de distribution : United Artists

• Pays d’origine : États-Unis

• Langue : anglais

• Format : Noir et blanc – Mono

• Genre : Drame

• Durée : 96 minutes

• Date de sortie : 27 juin 1957

Distribution

• Burt Lancaster (VF : Claude Bertrand) : J.J. Hunsecker

• Tony Curtis (VF : Jean-Claude Michel) : Sidney Falco

• Susan Harrison : Susan Hunsecker

• Marty Milner (VF : Roger Rudel) : Steve Dallas

• Sam Levene (VF : Jean Violette) : Frank d’Angelo

• Barbara Nichols (VF : Claude Daltys) : Rita

• David White (VF : Serge Nadaud) : Otis Elwell

• Lawrence Dobkin (VF : René Arrieu) : Leo Bartha

• Jeff Donnell : Sally

• Joseph Leon : Robard

• Edith Atwater : Mary

• Queenie Smith (non-créditée) : Mildred Tam

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Aquarium Ciné-café, 10 rue Dumont, Lyon 4ème

Tarif 6€ / 4€ (chômeurs, mineurs, étudiants, retraités)
Adhésion annuelle à prix libre à partir de 3 €
Réservation conseillée à aquarium.reservations@gmail.com

Le site de l’Aquarium Ciné-café aquarium-cine-cafe.fr

Le site des Hallucinations Collectives : www.hallucinations-collectives.com/

La Fille qui en savait trop
De Mario Bava
Avec Letícia Román, John Saxon, Valentina Cortese
Italie, 1h30, 1963

Résumé : En vacances à Rome, Nora Davis assiste impuissante à un meurtre. Personne ne la croyant, elle enquête pour prouver sa bonne foi et découvre la prochaine victime : elle-même…
«  Film fondateur du giallo, La Fille qui en Savait Trop préfigure autant le whodunit italien qu’il emprunte aux films de femmes paranoïaques des années 40. Transition entre deux genres flirtant avec la misogynie, le film de Bava aborde pourtant la question du genre avec habileté. Son héroïne est surtout remarquable en ce qu’elle est essentiellement banale : curieuse, maladroite, sympathique ou naïve.

Dépeinte comme une femme de son époque, sa personnalité s’affirme dans l’isolement où la confine son entourage masculin – médecins et policiers la font passer pour paranoïaque et affabulatrice, son petit ami pour une demoiselle en détresse… – autant que le film lui même – la voix off semble tourner son histoire en dérision. Isolement auquel elle oppose une indifférence amusée : seul l’intéresse vraiment le mystère des meurtres qu’elle s’est mise en tête de résoudre. » Les Hallucinations Collectives

« Erotisme et fascination pour le macabre s’y mêlent déjà subtilement dans une vision gothique et légèrement perverse. La Fille qui en savait trop devint le film fondateur d’un genre qui allait connaître de nombreuses illustrations dans les années 60 et 70 en Italie : le giallo. » (DVD Classik)