La pulp fiction : petite introduction

Par William Potillion @scenarmag

Une chose est certaine à propos de la pulp fiction. Elle ne véhicule aucune ambiguïté thématique et son style est simple. La pulp fiction est une échappatoire par le divertissement. Et il y a un vrai public pour cela.

C’est d’ailleurs ce public demandeur de pulp fiction qui en assure la pérennité. Ce qui explique que les bases fondamentales et originaires de la pulp fiction n’ont pas changé d’un iota de nos jours.
L’époque classique de la pulp fiction s’étend des années 1910 à 1950. Le terme de pulp fiction a donc non seulement une histoire assez riche mais ses significations possèdent de multiples facettes.
Pour certains de ses lecteurs, la pulp fiction est seulement le plaisir qu’elle procure à sa lecture. Et pour d’autres, elle est une hérésie de la littérature.

Comme tous les extrêmes, ces opinions ne sont pas très constructives.

Des histoires bon marché

A l’origine (dans les années 1920 et 1930), les américains dévorèrent littéralement la pulp fiction. Elle se présentait à eux sous forme de livres mais aussi et surtout, elle fit les beaux jours de magazines qui s’en étaient fait une spécialité.

Des magazines sont restés célèbres : Weird Tales, Amazing Stories par exemple. Les genres les plus populaires de la pulp fiction furent en premier lieu les histoires de détectives (le crime est rentable), le mystère venait ensuite puis l’aventure, le Western. Quelques tentatives furent faites dans la Fantasy.

Tarzan et Doc Savage sont des emblèmes de la pulp fiction. Les femmes n’étaient pas exclues des histoires et la Domino Lady Ellen Patrick est restée dans les mémoires à combattre la corruption du Los Angeles des années 30.

Lorsque le livre de poche fit son apparition (avec sa visée assumée vers les masses populaires), la pulp fiction s’engouffra dans ce marché dès 1939.  Avec des couvertures très colorées (voire criardes), ces livres de poche au format très transportable étaient très attirants.
Le livre de poche mise sur l’achat d’impulsion. Il était très économique et très facile de s’en procurer avant de monter dans le train, par exemple.

L’après-guerre changea un peu la donne dans les genres chéris de la pulp fiction d’avant-guerre. Les romances et les histoires de mystères et autres meurtres relativement propres ne faisaient plus recettes. Le marché exigeait autre chose et commença alors une ère d’histoires de crime au rythme rapide promues avec des couvertures plus… salaces.

Le tournant des années 50

Le roman noir sous l’impulsion de Dashiell Hammett tint le haut du pavé dans les années 1950. Des auteurs comme robert A. Heinlein et Isaac Asimov permirent aussi à la science-fiction de pénétrer l’univers des pulp fiction.

Avec les années 60, c’est l’introduction des séries avec un personnage principal récurrent d’histoire en histoire. Les années 70 virent le retour puissant de la romance. Et les années 80 virent l’arrivée des héroïnes.

En fait, tous les genres furent exploités en pulp fiction et très souvent avec des histoires profondes non dépourvues de talent. Le progrès de l’ère digital devait-il mettre un terme à la pulp fiction ? Que nenni. Le contenu est seulement devenu digital.

Les traits caractéristiques de la pulp fiction

La pulp fiction a en commun une histoire radicalement fondée sur son intrigue. Celle-ci sera facile à lire et rythmée. La pulp fiction est généralement soutenue par des personnages hauts en couleur, des dialogues incisifs et le monde fictif qu’elle met en place est assez intrigant.

Qu’elle soit de qualité ou non, la pulp fiction offre un répit à son lecteur. Et celui-ci n’exige rien d’autre. La pulp fiction satisfait à un besoin somme toute primaire et légitime.
Et quant à l’auteur de pulp fiction ? Il se fait de l’argent en l’écrivant. Et il l’assume complètement quelles que soient les critiques à son encontre.