Mektoub my love commence par une séquence d'ouverture mémorable : Amin, la vingtaine (le personnage principal du film), est à vélo, il se rend chez sa meilleure amie Ophélie qu'il surprend avec Tony en train de faire l'amour. Ces cinq minutes passées avec le couple questionne : Abdelattif Kechiche serait-il en train de nous faire un La Vie d'Adèle 2 ? La réponse est non. Cette première séquence d'amour sera la seule et unique du film, tout le reste ne sera que fantasmé. Et on dit heureusement ! Car Mektoub my love est une avalanche de popotins (enfin d'un seul : celui d'Ophélie, révélation du film et anciennement Miss Besançon) : des culs (oui, soyons vulgaires) qui se remuent à la plage, sur le dance floor et que la caméra vient scruter, que dis-je se frotter et même flirter.
Le verbe se fait naturel pour plonger le spectateur dans un naturalisme qu'on a l'habitude de voir chez le cinéaste. Mais le tout tourne à l'étirement des scènes jusqu'à l'épuisement. Intense scène de la bergerie où une chèvre met bas comme pour célébrer ce cinéma qui est une ode à la vie et à la vitalité. Mais à force de voir toute cette vie se déployer à l'écran, on se demande bien où Kechiche veut en venir...
En bref, un film solaire mais qui s'avoue indigeste : trop de twerk tue le twerk, on vous l'aura dit !