Parfois on loupe des films lors de leurs sorties ciné. Heureusement, les bluray sont là pour y remédier ensuite. C’est donc une séance de rattrapage européene qui nous a permis de découvrir le norvégien Thelma et le hongrois la Lune de Jupiter. Deux films qui passent par le fantastique pour exprimer des thèmes bien plus réèls, disponibles le 4 avril.
Thelma : découverte de l’adolescence
Connu depuis 2012 avec Oslo 31 Août, le norvégien Joachim Trier est revenu cette année avec une chronique adolescente qui a tout du conte d’apprentissage et d’émancipation. Thelma est donc une adolescente issue d’une famille chrétienne praticante. Mais alors qu’elle commence à tomber sous le charme de d’Anja, elle fait une crise d’épilepsie. Ce qui était une attaque exceptionnelle se répète et pourrait aussi être la manifestitation de pouvoirs étranges alors qu’elle va découvrir les zones d’ombre de sa famille.
Dès les premières images, avec un travail poussé sur l’ambiance sonore, Thelma capte notre attention et on ne la lachera plus pendant 1h50. En effet, le réalisateur arrive à développer une atmosphère aussi pesante qu’onorique et qui nous prend directement dans ses filets jusqu’à ce que l’on découvre ce que va apprendre et devenir notre jeune héroïne. Le scénario est ici bien travaillé pour ne pas faire de redite et approfondit ainsi les premiers émois de Thelma, comme si nous avions Carrie de King venue du grand nord et l’ambiance primant sur les effets spectaculaires finalement peu nombreux (et tant mieux). Le fantastique est discret et sied parfaitement à l’histoire racontée qui va au delà du cauchemar pour proposer simplement un apprentissage des sentiments. C’est sombre et beau.
La Lune de Jupiter : la fuite clandestine
Le réalisateur Kornél Mundruzcó avait étonné avec White Dog en 2014. Cette année il était revenu avec une nouvelle histoire fantastique et politique : La Lune de Jupiter. Ici, un jeune migrant qui se fait tirer dessus en traversant la frontière se met d’un seul coup à léviter. Il va alors fuir les autorités avec le médecin qui veut exploiter ses nouveaux dons. De rencontre en rencontre il va donc petit à petit révéler et controler ce don.
Evidemment, l’histoire de ce migrant est avant tout une parabole politique, montrant que bien qu’il faut accueillir les dons qui sont offerts. L’espoir ne vient pas forcément de l’intérieur du pays mais aussi de l’exterieur. C’était d’ailleurs un peu l’image de Superman mais qui n’est ici pas du tout traité sous l’angle du super-héros. Le propos est ainsi passionnant mais il est un peu entaché par un récit un peu lourd et mécanique de simple fuite entrecoupé de rencontres, sans grand suspense donc.
Mais heureusment, la réalisation Mundruzcó nous fait aisément passer le cap. Avec des plans séquences formidablement travaillés et des séquences de léviation qui nous emportent clairement avec le héros dans les cieux, l’auteur nous propose un film techniquement abouti qui vaut vraiment le coup d’oeil.