Caméra d’or au dernier festival de Cannes ; ce prix vient récompenser un duo de choc. Leonor Serraille, pur produit de la Femis et çà se voie sur la toile, éclate d’intelligence dès son premier film et fait équipe avec une Laetitia Dosch, de tous les plans, qui impressionne par son jeu très expressif. Le succès d’un film qui avait tout pour être banal repose sur une écriture fluide et une incarnation puissante. De fait entre ce film et « Gaspard va au mariage », Laetitia Dosch est pour moi la révélation féminine de l’année du cinéma hexagonal : sans conteste. La jeune femme en question est un personnage singulier, inadapté, farfelu, légèrement fêlée ; qui tombe, se relève et finit par rebondir sans jamais pleurnicher sur elle-même (type Llewyn Davis des Coen). Leonor Serraille reste donc sur une ligne de crête, le film est mélancolique, drôle, mais ne tourne jamais à la chronique sociale. C’est juste un beau portrait d’une trentenaire en construction ou reconstruction. Et pour cette reconstruction, elle s’appuie sur tous les alliés de circonstances qui se présentent sur son chemin et c’est bien là que réside les séquences les plus cocasses. Parfois légèrement décousu, ce film est avant tout un coup de vent frais.
Sorti en 2017
Ma note: 15/20