Et c’est parti pour une revue des séries TV qu’on a vu depuis le début de l’année sur Netflix. L’occasion de parler enfin de the Good Place et de l’ambitieux Altered Carbon, du retour de Jessica Jones et de Santa Clarita Diet.
The Good Place, l’enfer c’est les autres
On n’avait pas vu la première saison de the Good Place. Bien mal nous en a pris et on a rattrapé notre retard à l’occasion de la seconde. Il faut dire que cette petite série sympathique, avec Kristen Bell qui tente de se faire une place au Paradis alors qu’elle ne le mérite pas vraiment avec ses tous ses défauts purement humains, est bien plus maline qu’elle en a l’air.
Après le cliffhanger de fin de première saison qui avait de quoi nous remplir de surprise et redistribuer les cartes, cette deuxième partie de l’aventure d’Eleanor, Tahani, Chidi et de l’abruti Jason explore plein de nouvelles possibilités sur le fonctionnement de la vie après la mort et le jugement entre le bon et le mauvais lieu. Sous une apparence innocente, la série se montre en fait particulièrement intelligence dans sa structure sans cesse renouvellée (et la fin de cette 2e saison annonce un nouveau changement bien vu pour la suite) mais aussi dans ses réflexions sur la possibilité pour les êtres humains d’être bons et altruistes. Bref, un petit bonbon sucré et légèrement piquant qu’on apprécie chaque semaine.
Altered Carbon : Futur impersonnel
Si Netflix s’est essayé à de nombreux genres dans ses propres séries TV, elle n’avait pas encore mis les gros moyens dans la SF. Voyant la concurrence de Westworld mais aussi le retour de l’esprit de Blade Runner, la voici donc qui dégaine Altered Carbon, adaptation du roman de Richard K Morgan sorti en 2002. Et comme dans Blade Runner, on a droit à un monde futuriste sous la grisaille et la lumière des néons avec ce qu’il faut d’innovation transhumanistes et d’intelligence artificielle. Oui le specte de l’oeuvre culte de K Dick / Scott est bien là, tout comme celui de Ghost in the Shell. Mais heureusement, la production a mis les moyens et la direction artistique est magnifique et l’univers devient passionnant. D’autant plus qu’il est question ici d’une évolution de la société dans laquelle nous pouvons stocker notre mémoire dans des cartouches pour les réimplanter dans d’autres corps, pouvant alors devenir immortels.
Le contexte est bien posé malgré une réalisation pas toujours à la hauteur de l’ambition mais du côté de l’intrigue avec une enquête sur un meurtre faisant ressurgir des éléments du passé, c’est finalement assez simpliste. Avec quelques pistes annexes pour brouiller artificiellement les cartes, on peinera tout de même à plonger pleinement dans le récit, d’autant plus que les personnages mettent bien trop longtemps à développer un minimum d’attachement. Il faut dire qu’avec des acteurs monolithiques et des dialogues abscons, c’est difficile de faire ressortir une quelconque émotion. A voir si la série corrigera ses défauts en étendant son univers dans la suite.
Jessica Jones : 2e gueule de bois
Après être apparue en guest dans les Defenders (et nous en avoir offert les meilleures punchlines), Jessica Jones est de retour dans sa propre série pour continuer à ruminer, boire et injurier tous ceux qui passent. Car finalement Defenders n’était pour elle qu’anecdotique, cette seconde saison fait surtout suite à la première avec une héroïne qui doit encore digérer les rebombées de Killgrave et surtout découvrir l’origine de ses pouvoirs.
Cette nouvelle enquête va se révéler encore plus personnelle quand elle donnera une nouvelle dimension à sa famille d’origine et d’adoption. Avec Krysten Ritter toujours impeccable de le rôle de Jessica, forte et paumée, la série tient toujours là son atout. Le caractère de l’héroïne nous permet facilement de nous impliquer et de passer outre les défaut, d’autant plus que sa quête devient à chaque épisode plus intéressante.
Et d’un autre côté, la série prend le temps (trop peut-être, et c’est toujours le défaut des séries Marvel-Netflix d’être étalées sur trop d’épisodes) de faire aussi évoluer ses personnages secondaires, rendant la série plus intéressante encore. Alors on n’échappe pas à quelques clichés prévisibles comme le voisin de palier latino, mais ça finit tout de même par passer. Bref, Jessica Jones confirme toujours qu’elle a de bonnes raisons d’être suivie et nous permet de pardonner l’incartade Luke Cage – Iron Fist – Defenders.
Santa Clarita Diet : 2e menu à dévorer
Enfin, Netflix nous a aussi proposé le retour de notre desperate housewive cannibale préférée. Après la fin de la première saison, Sheila (Drew Barrymore) ne restera pas longtemps dans sa cave et Joel (Timothy Oliphant) ne restera pas non plus longtemps coincé à l’asile. De retour, ils doivent donc toujours cacher au voisinage curieux les malheurs de Sheila et enquêter sur la source du mal qui l’a transformée en morte-vivante pendant que leur fille gagne aussi en caractère.
Si dans la première saison, tout ne fonctionnait pas forcément, force est de constater que pour cette deuxième fournée, tout le monde a trouvé sa place avec des acteurs justes et souvent très drôles, un humour macabare bien dosé, des situations incongrue et une progression de l’intrigue naturelle qui débouche même sur un possible nouveau statut quo final intéressant pour la suite. Si l’on peut reprocher certains rebondissements prévisibles (les bracelets), on se régalera par contre du retour inattendu de Nathan Fillion ou d’autres trouvailles qui apportent un décalage bienvenu. Bref, ça se dévore en un rien de temps et on prendre une 3e ration avec plaisir.