Le Jour où la terre s’arrêta (1952)

Le Jour où la terre s’arrêta (1952)
Une soucoupe volante atterrit sur Terre. Alors qu'on les croyait hostiles, les extraterrestres sont en fait porteurs d'un message de paix pour l'humanité.

Le Jour ou la terre s’arrêta – 18 Septembre 1952 - Réalisé par Robert Wise
En 2008, Scott Derrickson sort « Le Jour ou la terre s'arreta », le remake du film de Robert Wise. Un film qui à l'époque de sa sortie m'a fait regretter ma place de cinéma, enterrer la carrière de Keanu Reeves et espéré que Jaden Smith ne refasse plus de film. Une réaction certes exagérée, mais proportionnelle à la déception. Alors que dans le fond, ce n'était pas l'histoire le problème, une histoire simple et qui essayait de transmettre un message écologique, en évoquant le danger que nous humains faisions peser sur la planète. Une simplicité que Derricksona a essayé tant bien que mal de transmettre et que l'on retrouve dans l’œuvre de Robert Wise, qui époque oblige, aborde un autre sujet, la guerre froide, la paranoïa de cette période et bien sur le « Nucléaire » !
Les peuples de la terre entière sont en émoi, un étrange objet volant se dirige vers la terre laissant l'expectative tous ces spectateurs incrédules. Cette soucoupe atterrit en plein milieu de Washington, attisant la curiosité de tous, mais surtout la méfiance des autorités qui ne tardent pas à encercler cet étrange astronef. Sort alors un extraterrestre du nom de Klaatu et un robot qui se nomme Gort, tous les deux sont en mission. Klaatu doit délivrer aux différents peuples de la terre un message de paix. Car depuis plusieurs années la course à l'armement nucléaire est au centre de la guerre froide que ce mènent l'URSS et les USA, engendrant une menace grandissante pour les peuples vivant hors de la terre. Hélas pour Klaatu, le climat anxiogène ne va pas l'aider dans sa tache …
10 ans avant « West Side Story », Robert Wise signe un film de science-fiction profondément humain qui prend le partie de plus interroger le spectateur que de l'éblouir par quelques effets spectaculaires. Un choix pertinent tant pour l'époque, que pour sa capacité à encore nous parler de nos jours, car il suffit de lever la tête pour s'apercevoir qu'il y a bien une choses qui n'a pas trop changer aujourd'hui, c'est l’être humain …
Le scénario qui se base sur la nouvelle de Harry Bates « Farewell to the Master », publié en 1940 dans la revue Astounding Science Fiction est écrit par Edmund H. North, Tout en reprenant les éléments principaux de la nouvelle, le scénariste explicite le contexte en l'ancrant en pleine guerre froide et en changeant d'une certaine manière la fin. Klaatu apprend ainsi pendant plus d'une heure à connaître les humains, au contact d'une femme célibataire, au contact d'un jeune enfant, ou encore au contact d'un éminent scientifique, avec simplicité, curiosité et intelligence ! Parce que le climat ne prête pas à la sérénité. Il se doit alors de jouer de ruse, pour pouvoir transmettre son message, mais aussi de force, pour que la terre comprenne qu'il ne plaisante pas et que la situation est urgente, malgré la paranoïa ambiante qui gangrène les relations entre les nations.
Après un retournement de situation, le personnage de Klaatu délivre enfin son message, non sans mal, mais avec sagesse ! Le système que les différentes planètes dont la sienne ont adopté, repose sur une autorité suprême (Des robots policiers du même modèle que Gort) qui a autorité quoiqu'il arrive en cas de conflit entre les planètes. Si agression il y a, l'autorité (le robot) répondra ! Un équilibre qui ne restreint pas les droits des peuples a entrer en conflit, mais qui semble suffisant pour que la paix règne !

« Je suis venu vous donner ces informations. La façon dont vous dirigez votre planète ne nous regarde pas. Mais si vous menacez d'étendre votre violence, votre Terre sera réduite à un tas de cendres. Votre choix est simple : joignez-vous à nous et vivez en paix ou continuez sur votre voie et exposez-vous à la destruction. 
Nous attendrons votre réponse. La décision vous appartient. » 

Ce que décrit Klaatu sert ainsi de métaphore pour rappeler le danger des armes nucléaires et de l'équilibre de la terreur qui s'est peu à peu installé sur Terre entre les U.S.A et l'U.R.S.S. Énonçant ainsi au plus grand nombre que l'on peut changer, que la paix est possible et que si l'on reste dans cette voix belliqueuse, on trouvera toujours plus fort que nous pour nous anéantir. Il s'agit aussi de reprendre le chemin de la communication, de s'ouvrir à l'autre, d'apprendre à se connaître, de ne pas laisser « vivre » les non-dits ainsi que les rancœurs, a la manière de Klaatu pendant l'intégralité du film, qui se mêle à la population.
Au final on ne s'ennuie guère, Robert Wise économise ses effets pour mieux souligner l'importance de son propos, sans jamais sacrifier le rythme du récit et il livre ainsi un film de qualité. L'image est vraiment magnifique, avec un blanc et noir que le chef-op Leo Tover travaille avec subtilité. La composition des cadres est travaillé et la direction artistique imaginative sait jouer avec ses armes, sans jamais avoir l'air hors-sujet ou complètement kitsch, malgré l'aspect par exemple de combinaison de Gort. Une qualité indéniable qui rend crédible ce que le film nous montre, tout comme les effets de destruction dès que le robot neutralise les armes autour de son vaisseau et qui s'avère suffisamment marquante pour que l'on ne le montre qu'une fois ! Mais ce qui fait vraiment tout le charme de ce film, est l'interprétation de Michael Rennie qui nous livre une interprétation pleine d'empathie et de sensibilité, ou l'extraterrestre devient plus humain que l'humain, un vrai régal du début à la fin du film. 

"Klaatu Barada Nikto" ou simplement "Découvrez le"Le Jour où la terre s’arrêta (1952)