Wes Anderson nous avait laissé avec The Grand Budapest Hotel il y a déjà 4 ans de cela. Si ce conte résonne pour la rédaction (moi en l’occurrence !) comme un goût amer, L'île aux chiens remonte le niveau très très haut !
On connaissait le réalisateur amateur des chiens dans La Famille Tenenbaum et Moonrise Kingdom ; mais des chiens passant un sale quart d'heure (tué dans Moonrise, et qu'on cherche en vain dans La Famille Tenenbaum). Il en est de même dans L'île aux chiens, ; nos compères se voient affublés d'une grippe canine et contraints par le maire d'habiter une île aux confins de l'humanité. Mis en marge de la société nippone ici, les chiens vivotent. Un jour, un petit garçon rejoint l'île en avion avec pour mission de retrouver son fidèle animal de compagnie, Spots. Et c'est alors que commence un plan d'évasion digne de la fugue des enfants de Moonrise Kingdom. Si on aime à voir des truffes animées en stop-motion rappelant le génialissime Fantastic Mr. Fox, c'est pour mieux s'attacher à ce merveilleux théâtre de marionnettes. La rigidité des plans qu'on avait l'habitude de voir s'évapore et laisse place à un cadre plus fluide que dans les autres Wes Anderson. On peut dire qu'on respire enfin et que la fixité des personnages (chère à Wes) se dilue.
Ce 9ème long-métrage est encore une fois de plus un très grand Wes Anderson. Malgré quelques longueurs, on peut dire que ce film d'animation a du chien. Et on jappe de plaisir à l'écoute du casting 100% meilleurs acteurs français ou américain du cinéma d'auteur. Ici, le conte se fait plus politique comparé aux autres longs, et est étonnement d'actualité avec le maire en figure despotique rappelant certains (je vous laisse deviner lesquels !) de nos dirigeants.
In fine, on peut dire allez voir L'île aux chiens, c'est un régal - canin.