(Critique de la saison 1)
Killing Eve est aussi bien le show événement de ce debut d'année 2018 que la meilleure série du moment ! Présentée lors du Festival Cannes Séries il y a quelques jours - où les retours ont été unanimement positifs -, elle est actuellement diffusée sur BBC America et prochainement sur Canal +.La série est une petite pépite à ne pas rater tant les femmes y sont franchement à l’honneur, dans un genre pourtant majoritairement dominer par les hommes.Rien que l’affiche et le pitch donnent l’eau à la bouche : un duo de femmes lancées dans une traque qui devient peu à peu une relation de fascination entre une héroïne qui s’ennuie et une antagoniste sociopathe.
Deux rôles passionnants tenus par deux actrices bien connues du petit écran : l’époustouflante Sandra Oh (Grey’s Anatomy) que l’on retrouve avec plaisir dans le rôle d’Eve Polastri, une agent du MI5 qui rêve d’être espionne, et la féline Jodie Comer (Journal d'une ado hors norme, The white princess), qui incarne ici la redoutable tueuse à gages Villanelle, lancée dans une enquête captivante à travers l’Europe.
Le show à un ton de base très féministe puisque aux manettes on retrouve la talentueuse Phoebe Waller-Bridge créatrice, scénariste et actrice des séries acclamées Fleabag et Crashing. Même si elle est absente devant la caméra, on ressent pleinement son écriture derrière l’aisance des changements de registre, où l'on flirte avec fluidité entre le drame et un humour noir so british, notamment par le biais du personnage de Sandra Oh, parfois maladroitement spontanée comme une certaine.…Fleabag.
Féminine jusqu’au bout des ongles, même dans sa remarquable bande originale, composée en grande partie de chanteuses : Françoise Hardy, Brigitte Bardot, Anna Karina etc... Des artistes très féminines, qui incarne même la quintessence de la féminité, et dont les sonorités prennent joliment leurs places dans le déroulement des scènes.
Brillamment écrite, faisant la part belle à la psychologie féminine (aussi complexe soit-elle) et doté d’une réalisation juste et épousant parfaitement le cadre aux grès des déplacements dans les nombreuses capitales européenne (Londres, Paris, Berlin...), la série se paye en prime de jolis plans des visages des actrices, captant des regards pleins de malice et détermination. Car bien que les deux protagonistes soit diamétralement opposées, elles se rejoignent dans leur détermination (souvent) malsaine.
Alyssa Adjaoui