Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La pièce maudite » de John Brahm.
« Des fois les oreilles jouent un drôle de tour aux yeux »
Le détective Philip Marlowe est contacté par la richissime Mme Murdock : elle lui demande de retrouver une pièce d’or ancienne, qui pourrait valoir plus de 10 000 dollars.
A peine a-t-il accepté l’affaire qu’il reçoit la visite d’un gangster, lui ordonnant de renoncer à son enquête. Pour Marlowe, les problèmes ne font que commencer…
« J’ai accepté cette affaire pour un joli visage. Les Troyens ont connu dix ans de guerre pour cette même raison. Ils ne l’ont jamais regretté et moi non plus ! »
Né en 1934 de la plume du romancier américain Raymond Chandler, le personnage de Philip Marlowe s’imposera très vite comme l’archétype même du détective privé, franc-tireur bagarreur et cynique, observateur désabusé d’une société violente et décadente. Le succès est tel que ses aventures passeront rapidement de la littérature au cinéma, donnant lieu à quelques sommets du film noir hollywoodien (« Le grand sommeil » de Hawks en 1944, « Le privé » de Altman en 1973 ou encore « Adieu la jolie » de Richards en 1975). Surtout, Marlowe sera immortalisé par des interprètes légendaires tels que Humphrey Bogart ou Robert Mitchum. Trois ans après la première apparition du détective sur grand écran (sous les traits de Dick Powell pour Dmytryck), le réalisateur d’origine allemande John Brahm, habitué des films noirs de série B à tendance horrifique (« Jack l’éventreur », « Hangover Square ») signe « La pièce maudite », adaptée du roman « La grande fenêtre ».
« Parfois, une arme de plus, c’est une arme de trop »
Cette quatrième enquête de Marlowe au cinéma (restée inédite en France) est, certainement, la plus lisible et la plus facile d’accès de toutes celles qui ont été adaptées à ce jour. Le héros mène ainsi l’enquête sur la disparition d’une onéreuse pièce de collection, qui causera une cascade de meurtres parmi ceux qui l’auront approché de près ou de loin. Avec son humour noir, son lot de rebondissements et de fausses pistes, le récit, bien que très classique dans sa forme et dans sa construction narrative, s’avère néanmoins assez plaisant. Il faut dire que le format très resserré du film (69 minutes à peine) ne laisse la place à aucun temps mort. Alors certes, le bondissant George Sanders n’a sans doute pas le charisme d’un Bogart ou d’un Mitchum. Mais sa virilité joviale et son bagout naturel lui assurent une certaine crédibilité lorsqu’il s’agit de balancer des répliques incisives ou franchement machiste. Face à lui, la beauté étonnement moderne de sa partenaire Nancy Guild, parfaite en femme fatale ambigüe, finit de nous convaincre. Emballée avec efficacité par John Brahm, cette petite série B se révèle donc au final plutôt être une bonne surprise.
***
Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Edité par Rimini Editions, « La pièce maudite » est disponible en DVD depuis le 3 avril 2018.
La page Facebook de Rimini Editions est ici.