Deadpool 2, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Le héros mutant le plus politiquement incorrect de Marvel est de retour sur grand écran. Mais cette deuxième aventure est-elle meilleure que son origin story ? Un peu mais ce n’est pas encore ça.

Il y a deux ans, Deadpool pointait enfin de le bout de son nez flétri sur grand écran avec Ryan Reynolds qui pouvait enfin en faire des caisses. Malheureusement on n’avait pas trop apprécié cette fausse coolitude à grand renfort de blagues pipi caca censées être transgressives pour compenser un scénario d’une effarante banalité.

Et bien pour la suite c’est un peu pareil … mais en un peu mieux travaillé. Maintenant que nous avons eu les origines de l’anti-héros, il était donc temps d’explorer un peu plus le personnage et de l’embarquer dans une aventure qui pourrait le faire progresser, en bien ou en mal. Et pour cela le scénaristes n’ont rien trouvé de mieux que de balancer la mort du love interest pour lui faire prendre conscience de sa condition et de faire en sorte qu’il protège un irritant gamin que le mystérieux voyageur temporel voudrait tuer !

Sans queue ni tête

Voilà pour le pitch. Très simple et qui joue encore sur les gros sentiments, loin donc de ce qu’est réèlement Deadpool, à savoir un tueur à gages complètement cinglé même si il lui arrive de défendre la veuve et l’orphelin. Ici ce n’est toujours pas le cas et l’histoire est au fond bien gentillette et au service d’un Ryan Reynolds toujours aussi faussement cool, ne prenant presque plus la peine de porter le masque (on le voit à visage découvert putréfié pendant bien les 3/4 du film, c’est à dire tout le temps, du moment qu’il n’y a pas de scène d’action).

De plus, le film ne s’embête pas à innover et reprend la même structure que le précédent, avec notamment une introduction au flashback qui raccroche pendant 10 minutes à la première scène pour en venir au trauma qui fera avancer notre personnage.

Les blagues sont également les mêmes que dans le précédent à base de membres qui repoussent mais fonctionnent cette fois un peu mieux, sans trucs aussi bête qu’un #payetonprout. Et si l‘histoire en pilote automatique n’est pas forcément prenante, on se prendra tout de même un peu à apprécier certaines private jokes au détour de quelques scènes d’action bien senties comme une efficace attaque de fourgon, un peu moins cheap que ce qu’on avait dans le volet précédent (c’est ça la touche du réalisateur d’Atomic Blonde).

X-Force en action

La nouveauté, il faudra surtout la chercher des nouveaux personnages. Colossus et Negasonic Teenage Wardhead étant toujours autant sans intérêt, il faudra se pencher sur Cable et les membres de la X-Force. Et pour Cable, on peut dire que le stoïcisme impertubable de Josh Brolin face au blagues de Deadpool fait mouche. Le contraste est là mais le personnage est aussi plutôt bien campé.

Pour faire face à Cable, Deadpool rassemble donc une équipe de bras cassé, bien teasée par les interviews et projets futurs. Et bien il s’agit en fait d’un gros troll du film et sans doute l’un des éléments les plus marquent et irrévérencieusement drôle. Alors qu’on s’apprêtait à cracher sur le choix de la composition de l’équipe et son traitement à venir, les scénariste coupent court au concept de manière très trash et drôle dont ressort alors Domino à qui la nouvelle venue Zazie Beetz prête sa chanceuse badasserie.

 Au final, sans atteindre des sommets et sans innover, ce Deadpool 2 fait la même chose que le premier mais de manière un peu plus maîtrisée, avec quelques (bonnes) surprises mais on attend tout de même toujours de savoir où est passé ce foutu mercenaire cinglé et réèlement transgressif. Par contre on saluera le plan de com’ toujours aussi astucieux pour dégoter même une chanson de Céline Dion.