Explorons une autre facette de l’univers Star Wars avec un nouveau film dédié au plus célèbre de ses contrebandiers. Solo est un divertissement bien solide pour nous emporter dans une nouvelle aventure estivale dans les étoiles.
Pourtant, la production n’a pas été simple. Car malgré l’assurance de scénaristes cheveronnés (Lawrence Kasdan, papa de l’Empire contre-attaque, et son fils), les deux réalisateurs Phil Lord et Chris Miller (à qui l’on doit 21 Jump Street et la Grande Aventure Lego) ont été débarqués au milieu du tournage par la production pour différents artistiques (pour les détails, entre inexperience des deux réalisateur ou peur du ton par la production, on ne saura jamais vraiment). C’est l’artisan vétéran de confiance Ron Howard qui a donc du reprendre en main le bébé en quelques semaines, retournant le film au 3/4 en tentant de lui apporter de la consistance et une certaine efficacité. Et il fallait bien quelqu’un d’experience pour mener à bien cette mission car si le film se plantait, la stratégie de Lucasfilm sur les films dérivés de la saga pourrait être remise en cause.
Calage au démarrage ?
Mais après ces soucis de production et une projection en avant-première hors compétition à Cannes (aux retours mitigés), il est donc temps de s’attarder sur le produit fini. Et force est de constater que Ron Howard et Lucasfilm ont réussi à faire attérir le Faucun Millenium dans le bon spacioport car Solo est un divertissement très solide avec des personnages intéressants et prend un certain plaisir à nous faire entrer dans les bas-fonds de l’univers Star Wars.
Dans les premières scènes, nous découvrons donc un jeune Han amoureux malgré une petite vie de larcins et rêvant de quitter Corellia avec sa bien aimée. Mais au moment de fuir, ils sont séparés. 3 ans plus tard, nous le retrouvons en train de se lier avec une bande de malfrats qui pourraient lui donner l’occasion de retrouver son amour de jeunesse. C’est ainsi qu’il va pouvoir rencontrer un certain wookie et qu’il sera amené à jouer face à Lando pour gagner le Faucon Millenium.
De l’autre côté de l’univers
Certes, les passages obligés sont là, mais ils sont justement plutôt bien amenés. Et si l’histoire pédale un peu dans la semoule dans les premières scènes qui ne sont pas gâtées avec une photo un peu trop sombre et quelques décors parfois un peu trop étriqués, il n’empêche que ce Solo tente aussi de nouvelles choses pour un Star Wars.
Ainsi, Solo, n’a pas la prétention d’avoir une histoire épique où il faudrait encore sauver l’univers. Non, ici il s’agit simplement de réussir un braquage et de faire évoluer des personnages. Les enjeux ne sont pas forcément très élevés, mais sont beaucoup plus humains que ce que l’on pouvait attendre. Ainsi, l’évolution de Han (Alden Ehrenreich, pas si horrible qu’on le craignait et assez malicieux pour faire le job) mais aussi de certains personnages secondaires est plutôt bien écrite ou semble en tout cas assez naturelle. Et si Chewie est fidèle à lui-même, on regrette un peu le trop peu de présence de Lando (pourtant impeccablement campé par Donald Glover) heureusement compensé par son droïde L3 (certainement le meilleur personnage de droïde de la saga).
Et le film nous permet aussi de plonger dans les acanes mafieuses de l’empire galactique. On découvre ainsi via les décors ou avec des allusions comment fonctionne le recrutement de pilote, comment certains profitent de la guerre, le trafic de carburant, l’esclavage de robots, les relations des différents clans de mafieux … bref, un paquet d’éléments qui rendent l’univers étendu de Star Wars encore plus complet et concret sur grand écran, et ça fait plaisir de découvrir cet aspect qui n’est que rarement évoqué dans la saga originelle.
Et une plus de cela, Ron Howard nous gratifie de quelques séquences d’action efficaces et qui rythment le film d’une bonne manière, d’un braquage de train façon western futuriste à une certaine course de Kessel, il y a de quoi faire. On regrettrera peut-être juste l’acte final qui retombe un peu à plat mais qui, au moins, repose plus sur les personnages.
On redoutait donc un canard boiteux, mais force est de constater que Ron Howard a bien recollé les morceaux pour nous offrir un divertissement formidablement calibré côté action et qui n’oublie pas son univers et ses personnages. Certes, ce n’est pas un grand Star Wars épique et dramatique, mais il fait sacrément bien le boulot à l’approche de l’été. Rien que pour ça, c’est plutôt sympa !