Les dinos sont de retour, et ils sont en danger. Avec Fallen Kingdom, Jurassic World s’offre une suite plus sombre et la réalisation de Juan Antonio Bayona… pour l’histoire par contre, on continue sur la même lancée …
Il y a 3 ans, pour notre plus grand bonheur, les dinosaures du cultissime et vénéré Jurassic Park étaient de retour. Hélas, on avait très vite déchanté devant le résultat digne d’une production Asylum over budget sans instpiration et aux personnages plus bêtes les uns que les autres. Cela n’a toutefois pas empêché l’Indominus Rex de Colin Trevorrow de récolter plus d’1,6 milliard de dollars au box office et donc de renouveller l’intérêt pour la saga. La suite prévue est donc mise d’emblée en chantier.
Cette fois, Colin Trevorrow laisse sa place de réalisateur mais reste producteur et surtout scénariste. Ainsi, il va continuer de faire avancer les premiers pions qu’il avait placé dans une nouvelle histoire. On y retrouve donc la suite des manipulations génétiques avec un nouvel hybride, l’oeil des militaires et puissances sur le projet et l’approvoisement de raptor.
Pourtant le film commence avec une prise de conscience. Le volcan de l’île sur laquelle se trouvent les dinos les menace à nouveau d’exctinction. Avec l’aide d’un riche milliardaire, Claire Dearing (Bryce Dallas Howard, Miss Talons 2015) embarque son dresseur préféré Owen Grady (Chris Pratt) dans une expédition pour sauver les espèces qui peuvent l’être et les amener sur une nouvelle île… à moins que quelqu’un n’ait d’autres plans.
Si on retrouve avec plaisir un esprit d’aventure dans le premier tiers du film qui nous montre enfin une certaine richesse de dinosaures (une partie qui aurait pu tenir les 2h de films d’ailleurs), une action efficace, l’histoire dévie tout de même rapidement vers cette orientation qu’on ne veut pas voir dans la saga, se concentrant beaucoup trop sur les manipulations génétiques de dinos à des fins militaires. Trevorrow poursuit donc dans le chemin à emprunter et que l’on reprochait déjà au précédent volet. Du coup, il en devient beaucoup plus manichéen et réduit la portée de son discours.
Heureusement, cette fois les personnages principaux ont appris de leurs erreurs et ne seront pas aussi bêtes que dans le précédent (même si ils auront toujours leur personnalité en carton). Plus que contre les dinosaures (qui restent les stars de la saga et cette fois bien mis en valeur), ils devront par contre se battre contre la bêtise de ceux qui pensent encore (20 ans après Jurassic Park, 4 films où le message est asséné, sans oublier le discours inaugural de Jeff Goldblum pour sa seule minime apparition dans le film) pouvoir gérer les bestioles (et même une gamine se révèle plus intelligente qu’eux). Oui, la saga tourne en rond malgré la libération progressive des dinosaures de leur île.
Mais si l’histoire n’est pas très intéressante, elle bénéficie cette fois enfin d’un réalisateur qui a un savoir-faire. En effet, dans Jurassic World, Trevorrow ne développait aucune idée à l’écran. Cette fois le film a été confié à Juan Antonio Bayona et c’est bien ce qui déclenchait tout notre intérêt pour cette suite. A l’aise à la fois dans le film catastrophe et les émotions (the Impossible) mais aussi dans le film d’horreur (l’Orphelinat), il met à profit ces deux facettes derrière la caméra pour nous offrir des moments touchants et efficaces.
Appuyé par une photo superbement travaillée par Oscar Faura, il se montre aussi à l’aise dans l’action de la première partie du film que dans le décor plus gothique de la seconde (enfin un décor inédit dans la saga), avec autant de tension que le lui permet le scénario où il joue avec les mouvements de caméra, les ombres et les fausses apparences d’une galerie de musée. Heureusement que Bayona est donc là pour conférer un peu de personnalité au film, apporter quelques émotions, de la prestance aux animaux préhistoriques et cacher autant qu’il peut son histoire mal fichue.
C’est donc grâce à Juan Antonio Bayona qu’on peut donc sauver de Jurassic World Fallen Kingdom de la risée nanardesque dans laquelle s’aventurait le précédent opus. Par contre, étant donné que Trevorrow persiste dans son histoire et qu’il pourrait reprendre la caméra pour la suite, on n’est pas forcément impatient de retrouver les dinos… par contre retrouver le réalisateur espagnol dans libre et avec un gros budget, ça oui !