[TEST JEU] Detroit : Become Human

Par Bobby @MissBobbyD

Détroit : vous n’aurez jamais autant d’empathie pour les androïdes.

Après avoir testé sa démo, j’étais déjà en partie conquise par Detroit : Become Human. Et c’était avec une grande impatience que j’attendais la sortie du jeu. Mon impatience fut récompensée. Depuis Assassin’s Creed, cela faisait un petit moment qu’un jeu ne m’avait pas autant plu et bouleversée. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour Detroit. Le jeu n’invente rien avec son système de choix et de conséquences, mais à mon sens, il pousse le joueur dans ses retranchements, dans ses doutes et dans ses émotions. Detroit, c’est bien plus qu’un jeu, c’est une réflexion, je dirais même plus, des réflexions.

D’abord, ce qui saute aux yeux avec Detroit : Become Human, c’est son graphisme. Faisant appel à des acteurs, le jeu est criant de réalisme et d’une beauté presque limpide, trouble, voire pure : entre les pores de la peau reconstitués, le regard brillant et profond, et surtout la ville où chaque détail a son importance et nous rapproche de notre monde réel (un musicien qui joue de la guitare pour faire la manche, que l’on peut écouter tranquillement comme si nous étions un simple passant). Ce monde est presque réel, il est presque le nôtre et les androïdes sont presque parmi nous tellement on y croit. J’aurais aimé un monde ouvert, permettant plus d’interactions avec l’environnement et de liberté – après tout, n’est-ce pas l’une des principales questions, la liberté ?!



Mais Detroit ne s’arrête pas là tant le réalisme est poussé à son paroxysme. Au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, le joueur se sentira de plus en plus impliqué. En effet, il prend un malin plaisir a créé un pont entre le réel et le virtuel, offrant au joueur de multiples réflexions et implications. Non seulement vos choix ont des conséquences sur le déroulé de l’histoire, mais il ouvre tout un champ de questions sur le futur réel. À l’heure où les robots dotés d’intelligence artificielle naissent de plus en plus perfectionnés et où les films sur la prise de pouvoir de ces « créatures » sont légion, Detroit enfonce le couteau dans la plaie avec cette question cruciale : les androïdes/robots, dotés d’une intelligence artificielle, méritent-ils de vivre et d’avoir un libre arbitre ? Pour ma part, je me suis posé la question tout au long du jeu et je me suis presque prise de sympathie. Que ferai-je si cela était vrai ? Je ne sais pas. On arrivera forcément un jour à cette question, je pense que je serais morte d’ici là.

Je crois que j’ai rarement eu autant d’empathie dans un jeu et autant de parti pris. Et puis, j’ai cette sensation étrange de ne pas vouloir aller à l’encontre de mes principes et de mes valeurs en tant que joueuse et en tant que personne. Je me sens réellement impliquée. Par exemple, je ne souhaite pas faire de mal, pas dans ce jeu. Et même si je vais me faire un grand plaisir à recommencer Detroit pour corriger mes erreurs et mes doutes, je pense que certaines lignes directrices capitales ne changeront pas à cause de mes valeurs. C’est étrange. L’autre réflexion qui s’impose d’elle-même est ce reflet avec notre société. Via le prisme de l’androïde, Detroit traite de sujets tels que le racisme, la violence, la maltraitance, l’esclavage, l’abus sexuel etc, etc. Triste constat de notre société à travers ce jeu. Et je pense que c’est aussi pour cela que j’ai beaucoup d’empathie pour ces personnages, pour ce qu’ils vivent. Le jeu est d’une profonde tristesse qui n’est pourtant pas surprenante puisque nous la vivons au quotidien.



Hormis cela, j’ai apprécié que le jeu utilise toutes les fonctions de la manette. Il faut d’ailleurs parfois être souple des doigts ! Ces fonctionnalités poussées rendent le gameplay moins redondant et facile.

Peut-on parler d’une durée de vie ? J’ai envie de dire non, puisque on peut le recommencer à l’infini et l’histoire ne sera jamais vraiment la même. Cela dit, le jeu est relativement court. Je crois que je n’ai jamais eu autant hâte de recommencer un jeu que celui-ci.

Detroit vous fera douter, regretter, et vous rendra triste parfois, vous ressentirez des injustices, vous vous questionnerez sur notre société, sur ce que vous pensez, sur vos valeurs. En bref, Detroit n’est pas qu’un simple jeu de divertissement, il est bien plus.

PS : Je n’ai pas précisé que tous les personnages sont de vrais acteurs et que parmi les trois que nous incarnons, il y a le très très charmant Jesse Williams, aka Docteur Avery dans Grey’s Anatomy.

Les détails !!!!

Disponible uniquement sur PlayStation 4.