C’est parti, la saga Ocean’s se décline maintenant au féminin. Mais ce n’est ici qu’une suite/spin-off opportuniste et incroyablement paresseux qui nous est offert. Ocean’s 8 est d’ennui total !
Toutefois, l’époque n’étant pas forcément à l’innovation, Warner s’est dit qu’il serait peut-être temps de relancer la saga. Et comme maintenant nous sommes sensés être dans un mode girl power, pourquoi ne pas confier un braquage à une équipe de femmes ? Sur le papier pourquoi pas, surtout au vu du casting qui a été rassemblé. De Sandra Bullock à Anne Hathaway en passant par Cate Blanchett, Sarah Paulson ou Helena Bonham Carter, c’est plutôt classe (sauf pour Rihanna évidemment) et avec du caractère.
Ocean’s is dead
Seulement voilà, le film est confié à Gary Ross (le mec qui a torpillé le premier volet de Hunger Games et dont le seul fait d’arme intéressant reste Pleasantville, il y a 20 ans). Autant dire qu’on n’en attend vraiment et heureusement car c’est tout ce qu’a à offrir le film : rien.
Le pitch sera simple : la soeur de Danny Ocean (dont on apprend qu’il vient de passer l’arme à gauche, façon on ne peut moins subtile de passer le relais) sort de prison et se met déjà en tête de dérober un collier valant une forte et qui sera porté par une grande star lors du prestigieux gala du MET. L’occasion également de se venger de son ex à cause de qui elle a fini en taule. Elle recrute alors une équipe 100% féminine pour intégrer le gala et organiser ce vol aux yeux de tous.
Mais qui dit pitch simple ne dit pas forcément film simplicte. Après tout, la saga Ocean’s de Soderbergh avait toujours ce côté classe et malin tout en développant des personnages attachants. Ici il ne faut pas s’attendre à tout ça. En effet, Gary Ross aligne son plan avec une réalisation et une narration sans aucune surprise, tout se déroule sans accroc et si il y en a, il seront désamorcés en 2 secondes, sans aucune montée de stress. Pour un film de casse, c’est tout de même dommage de se laisser porter ainsi par les événements et de voir toutes les grosses ficelles venir.
Des étoiles éteintes
Par ailleurs, tout ce qui permettait d’avoir des instants très drôles ne sera jamais poussé. Car d’un côté nous avons un casting complètement éteint (Anne Hathaway aurait pu en faire tellement plus dans le rôle de l’actrice détéstable et mégalo par exemple), et le fait que le film se déroule lors du gala du Met avec une pléiade de stars est oublié. Nous avons juste l’impression d’avoir un dîner avec des sosies, les stars n’étant pas du tout inclues dans le jeu comme pouvaient l’être Julia Roberts et Bruce Willis dans Ocean’s 12.
On se demande également à quoi bon rassembler un tel casting si c’est pour ne rien en faire. Les actrices héritent de personnages qui ne sont pas du tout écrits et ont tout juste quelques lignes de dialogues fonctionnels à déblatérer en robe de soirée, la palme revenant à Cate Blanchett venue simplement récupérer un chèque. Pas de conflits, pas d’historique entre les personnages, à croire que cela aurait perturbé le récit alors qu’à la place nous n’en avons juste rien à faire.
Ajoutez à cela une réalisation lourde qui appuie bien sur les marques de luxe et surtout un message féministe complètement passé à la trappe puisque la féminisation de la saga passe donc par un casting de féminin qui veut voler des bijoux en défilant au Met tout en se vengeant d’un ex. On est loin du romanesque d’un casse à Vegas pour récupérer l’amour de sa vie.
Bref, cet Ocean’s 8 est d’un vide abyssal et d’un ennui total, tout juste bon à occuper un dimanche soir sur TF1.