De Gary Ross
Avec Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway
Chronique : Hollywood fait une nouvelle fois preuve d’une grande originalité en remettant au goût du jour une veille recette ayant fait ses preuves au box-office. Ocean’s 11 et sa première suite étaient des films de casse enlevés, malins, bourrés de twist facétieux et porté par un casting affolant (Clooney, Pitt, Damon, Affleck, Roberts…)
Ocean’s 8 en est donc son pendant féminin. Il surfe sur la vague de féminisation des blockbusters, les studios ayant enfin compris que les actrices pouvaient être aussi, si ce n’est plus, bankables que leurs collègues masculins. Et quelles actrices ! Sandra Bullock (si, si, c’est bien elle derrière les 25 filtres caméra. Le nez et la bouche ont un peu évolué depuis ses derniers films, mais c’est bien elle), Cate Blanchet, Rihanna, Helen Boham Carter, Sarah Paulson… du très haut niveau donc. Badass et glamours, elles sont l’atout principal de ce sequel opportuniste, quand bien même Anna Hathaway tue le game en starlette capricieuse et égocentrique, cible de l’opération des braqueuses.
Mais n’est pas Soderbergh qui veut, et Gary Ross ne parvient jamais à trouver l’énergie, la spontanéité et la complicité qui se dégageait des premiers Ocean. La mise en route est laborieuse, la préparation et l’exécution du plan manquent clairement de rythme et le scénario est beaucoup moins sophistiqué et moins malin que l’original. On peut aussi se questionner sur la pertinence de situer l’intrigue pendant le MET Gala lors duquel les personnages croisent de nombreuses stars « de la vraie vie », créant une confusion entre leur propre statut public et ce qu’elles sont censées interpréter à l’écran (cela vaut surtout pour Rihana).
Si Ocean’s 8 est loin d’être désagréable et se regarde avec un plaisir un peu désinvolte, cet opus souffre beaucoup trop de la comparaison avec ses grands frères. Anecdotique.