Fort Ti

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Fort Ti » de William Castle.

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« Les indiens sont de formidables paravents : personne ne les soupçonnerait d’être les instruments d’une opération d’espionnage »

1759, au moment où Français et Anglais s’affrontent toujours pour conquérir le Nouveau Monde. Le capitaine Horn et le sergent Wash des Rogers’ Rangers obtiennent du général Amherst des renforts pour maintenir l’ennemi à distance. Horn va rendre visite à sa sœur et découvre qu’elle et ses deux fils ont été enlevés par les Indiens et emmenés à Fort Ti, le camp tenu par les Français. L’espion Louis de Moreau est au cœur du complot…

« Nous ne faisons que profitez d’un peu d’air libre. Cet air vous ne le méritez pas. Si vous voulez définitivement votre part, il faudra la gagner »

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Ancien collaborateur d’Orson Welles reconverti dans la publicité, William Castle entamera sur le tard une carrière de cinéaste toute entièrement dédiée à la série B et aux films de genres. Connu pour son sens du gimmick et du spectacle, il fit les beaux jours de la Columbia en réalisant de nombreux films de divertissement « familiaux », allant du cinéma d’aventures au cours des années 50 (« Le serpent du Nil », « La charge des lanciers ») au thriller horrifique à partir des années 60 (« La nuit de tous les mystères », « Le désosseur de cadavres » ou encore « Tuer n’est pas jouer »), genre dans lequel il finira pas se spécialiser, allant jusqu’à produire le célèbre « Rosemary’s baby » du tout jeune Polanski. Mais avant cela, en pleine vogue du western, il signe en 1953 « Fort Ti » qui fut l’un des premiers (et des rares) westerns à avoir été tourné en 3D.

« Si c’est une espionne, vous serez condamné dès que vous serez entrés dans le fort. A vous de voir si vous voulez prendre le risque »

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Un western relevant d’un sous-genre, centré sur le 18ème siècle au temps de la guerre des sept ans et des luttes anglo-françaises pour la domination de l’Amérique du nord, dont la Columbia se fera le spécialiste (« Le trappeur des grands lacs » par exemple...). Mais malgré son héros bondissant (George Montgomery, encore lui), le film souffre d’un scénario écrit à la truelle et sans véritable enjeu dramatique, qu’il s’agisse de la mission en elle-même (déjouer un complot pour prendre le fort français et libérer la famille du héros) ou du triangle amoureux qui se joue en filigrane. Mais pire encore, le film aligne les situation abracadabrantesques sans jamais se soucier de leur crédibilité. Qu’il s’agisse de l’héroïne absolument pas traumatisée par la tentative de viol et de meurtre sur sa personne et qui se soucie seulement de sa faim, ou de la « ruse » des Rangers se faisant passer pour ivres pour délivrer les otages des français. Mais le pire reste probablement le personnage du gros contrebandier français qui ne voit pas les infidélités évidentes de son épouse indienne. Ajoutons à cela toute une série d’effets visuels (lancers de boulet de canon, couteaux, flèches, torches...) censée impressionner les spectateurs munis de lunettes spéciales pour la vision en relief, qui ne sauraient toutefois masquer les errances d’un western jamais véritablement spectaculaire et définitivement raté.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée, en version originale américaine ainsi qu’en version française (toutes deux 2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Patrick Brion ainsi que d’une galerie de photos.

Edité par Sidonis Calysta, « Fort Ti » est disponible en DVD depuis le 31 mai 2018.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.