Joueurs, critique

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Présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, Joueurs va vous faire passer l’envie d’aller au casino en se révélant plus sombre qu’une simple love story sur fond de carte, jetons et roulette.

Joueurs, critiqueReconnue avec son court-métrage Marseille la nuit, Marie Monge passe au long et s’offre Tahar Rahim et Stacy Martin au casting ! Rien que ça, ça attise la curiosité. D’autant plus quand le film s’intéresse aux cercles de jeux et qu’il promet une romance contrariée qui pourrait être rare dans le cinéma français actuel.

Elle gère une brasserie, lui est une petite frappe qui s’y fait embaucher comme serveur. Il suffira d’une nuit pour que tout bascule. Dès la fin de son premier service, Abel emmène Ella à la découverte des cercles de jeux semi-clandestins et de l’argent qu’on peut s’y faire. Forcément d’abord réticente, elle va tomber dans le vice du jeu autant que dans les bras d’Abel.

Au court de cette histoire, Marie Monge fait évoluer l’atmosphère en même temps que nous découvrons la face sombre de ses personnages et de l’univers du jeu. Ainsi, le film début de manière relativement légère mais réaliste avec une découverte des tables de jeu et des mises qui donnent de l’adrénaline. Comme Ella, on se prend au jeu, mais ce qui nous différencie d’elle c’est que l’on a plus de distance sur Abel et on sait que ça ne peut pas être aussi simple et naturel.

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Ce n’est pas qu’un jeu

C’est donc sans surprise côté spectateur que l’on va voir Ella tomber dans le piège d’Abel. Celui-ci profite clairement de la crédulité de sa victime. A ce jeu, Tahar Rahim joue comme il le fait d’habitude et cela brouille les pistes sur ses sentiments à plusieurs reprises. Car entre ses airs de petites frappe et l’attachement que l’on a tout de même pour ce personnage tragique, on ne peut vraiment trancher.

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Quand à Stacy Martin, elle arrive à donner l’innocence qu’il faut à son personnage qui manque toutefois de caractère pour convaincre pleinement, peinant à se battre contre ce qui lui arrive et subissant tout de plein fouet. Mais c’est aussi l’objet du film de montrer comment on peut, malgré tout et malgré notre caractère, tomber dans une addiction ou dans une mauvaise relation. Et le jeu est ici un bon moyen d’évoquer ces problématiques sans passer par la démonstration frontale de la drogue ou des violences conjugales.

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Ainsi, le film bascule de la romance sous la passion du jeu vers un film bien plus noir et tendu où l’on voit l’impact de cette addiction sur la vie d’Ella et les histoires de trafic que cela peut engendrer. Le film se transforme en drame tragique et inéluctable, pas forcément surpenant mais qui a le mérite d’aller au bout de son chemin sans consession.