Vous ne le verrez peut-être pas facile faute d’une large distribution mais Une Prière avant l’Aube est à coup sur l’uppercut dont on avait besoin au cinéma cet été. Un film fort, qui nous retourne par sa simplicité et sa radicalité ainsi que par le charisme naissant de Joe Cole !
Le film a fait le tour de pas mal de festival : Strasbourg, Dinard, Beaune, Etrange Festival et enfin Cannes. Et pourtant, on n’en parle pas tant que ça. Sûrement parce que son réalisateur est rare. Et pourtant Jean-Stéphane Sauvaire avait déjà impressionné pas mal de monde il y a 10 ans avec Johnny Mad Dog. Et après l’enfant soldat africain c’est à un boxeur en Thaïlande qu’il s’intéresse.
L’histoire vraie de Billy Moore est ultra simple. Un jeune boxeur anglais est incarcéré dans une prison thaïlandaise pour possession de drogue. Entre des compagnons de cellule pas forcément sympathiques, le manque de drogue et le besoin de cogner, il va devoir boxer pour survivre et espérer s’en sortir.
Comme on l’a dit, l’histoire tient sur trois fois rien. Et c’est justement ce qui fait toute la force du film. Sauvaire embarque avec son héros dans un voyage sans retour qui sent la sueur et le sang. Il reste toujours auprès de son boxeur pour ressentir ses émotions à chaque instant. Il établit alors un portrait d’un jeune homme paumé qui apprend à survivre dans ce milieu hostile.
Le charisme de Cole
A ce jeu, Joe Cole (aperçu dans Peaky Blinders et Green Room) confère à Billy une innocence mêlée à un vécu et une violente rage. Si bien qu’il dégage un charisme énorme dans un rôle pas évident à tenir. Grâce à son incarnation, on ne sort pas un instant du film. Son allure de sale gosse british qui s’en est pris plein la gueule devrait bien faire parler d’elle dans de prochains films.
Mais Sauvaire n’est pas là que pour faire le portrait du jeune boxeur. Avec sa caméra, il nous emporte dans cette prison, nous fait comprendre son fonctionnement, ses différents clans, et ce, sans forcément traduire tous les propos locaux, ce qui nous immerge d’autant plus dans cette immersion violente. Au milieu de la sueur, des poings, des tatouage et du sang, il nous fait déouvrir un nouveau monde où les instants de grâce sont peu nombreux.
Une prière avant l’aube nous attrape donc dès le début pour ne plus nous lâcher jusqu’au combat final. Un parcours violent et où le spectateur s’en presque autant dans la figure que son personnage principal. L’un des must see de l’année !