Palme d’or ex aequo avec « Apocalypse Now » ; une seule Palme pour deux films très étranges. Le film de FF Coppola est une référence de cinéphile alors que la Palme fût négociée par son réalisateur en amont de Cannes comme condition sine qua non à sa participation. Le jury ne souhaitant pas se laisser dicter sa conduite lui colla un ex eaquo sur le podium qui lui restera moins dans les mémoires. A moins que : les images de ce nabot hystérique frappant à fond sur son tambour marque longtemps les esprits. Mais à part çà… on cherche longtemps le thème du film et le ou les messages sans jamais y parvenir. J’ai lu une chose intéressante à ce propos : « Métaphore de la situation particulière de la ville de Dantzig dans l’entre-deux-guerres, le film présente un personnage qui refuse de choisir entre deux géniteurs (l’un allemand et l’autre polonais), tout comme ce port hanséatique écartelé entre les deux nations. Oscar, à l’instar de la majorité du peuple allemand, refuse de grandir et d’affronter la réalité, préfèrant se réfugier dans un monde chimérique (celui de l’enfance pour le gamin et celui du Reich de mille ans pour les Germains). De même qu’Hitler entraîne une nation entière vers sa ruine, Oscar ne fait que provoquer des catastrophes amenant la mort de ses géniteurs. Le parallèle est encore plus évident lors de l’attaque de la poste de Dantzig le 1er septembre 1939, événement majeur qui enclencha les hostilités plus connues sous le nom de Seconde Guerre mondiale : Oscar se trouve à l’intérieur du bâtiment et provoque la mort de son père polonais, métaphore non voilée de l’intégration forcée de la Pologne dans le grand Reich allemand. Enfin, lorsque la guerre se termine, Oscar décide de grandir à nouveau, comme si la nation allemande avait enfin tiré la leçon de ses erreurs et pouvait ainsi renaître de ses cendres. »C’est bien beau ce parallèle avec la Grande Histoire mais en visionnant le film dès lors qu’il se décentre d’Oskar et de sa vision précoce et acéré de son environnement et du monde qui l’entoure pour ce centrer sur la radiographie de l’entre deux guerres allemand, il est démonstratif et peu éloquent. Donc intéressant par moments. La thématique du mensonge familial porté de génération en génération comme pourrait l’annoncer la première scène et une réflexion sur les pathologies familiales auraient été plus passionnant ; mais ce n’est pas la thématique du roman éponyme de Günter Grass réputé inadaptable. Et ce film donne raison à cette vérité ? En grande partie. Dérangeant et subversif (les scènes de sexes, de bouffes, de suicide, de règlements de compte familiaux,…), pour l’époque çà a dû être un choc. Mais depuis Lars Von Trier a été plus loin et si on revient sur la radiographie allemande, Haneke est plus fin et roublard. Le graveleux et repousser les limites de l’in filmable jusqu’à une forme de nausée ne fait pas un film. Donc déçu dès le milieu du film malgré l’espoir d’être devant un grand film dès les trente premières minutes. Vacuité du propos où seule la méchanceté d’Oskar, personnage dégénéré reflet de son époque, fait quelque fois mouche.
Sorti en 1979
Ma note: 7/20