Notre-Dame de Paris (1956) de Jean Delannoy

Adapté du chef d'oeuvre littéraire (1831) de Victor Hugo, ce film est le 8ème des 10 adaptations au cinéma et succède notamment aux versions de 1923 de Wallace Worsley avec Lon Chaney en Quasimodo et de 1939 de William Dieterle avec Charles Laughton dans le rôle du bossu de Notre-Dame. Rappelons, que les 59 chapitres en 11 livres du roman sont considérablement raccourcis pour les besoins logiques d'un long métrage de 02h... Le travail d'adaptation et le scénario sont signés de deux maitres, Jacques Prévert et Jean Aurenche.

Notre-Dame de Paris (1956) de Jean Delannoy

Le premier retrouve une époque qu'il avait déjà abordé dans "Les Visiteurs du Soir" (1942) de Marcel Carné, le second est un des plus grands scénaristes d'après-guerre et qui a déjà travaillé avec le réalisateur Jean Delannoy sur "La Symphonie Pastorale" (1946). Delannoy est un réalisateur connu, outre ce dernier film il a aussi signé "Macao, l'enfer du jeu" (1942) et surtout "L'Eternel Retour" (1943)... Ce film est une co-production franco-italienne (à majorité française) qui réussi le beau pari d'avoir en têtes d'affiche deux stars internationales. Dans le rôle d'Esmeralda le sublime Gina Lollobrigida qui est alors au sommet de sa gloire et de sa beauté et qui a notamment déjà tourné en France dans "Fanfan la Tulipe" (1952) de Christian-Jaque et "Les Belles de Nuit" (1952) de René Clair tous deux aux côtés de Gérard Philippe. Dans le rôle de Quasimodo on retrouve Anthony Quinn, qui tournait alors régulièrement en France et en Italie avec (1954) de Federico Fellini, "Ulysse" (1954) de Mario Camerini et "La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh" (1956) de Vincente Minnelli... Le reste du casting est français avec des acteurs connus à l'époque mais qui ne sont pas de stars en devenir, des "gueules" avec pourtant des carrières impressionnantes comme Alain Cuny, Robert Hirsch, Jean Tissier, Jacques Dufilho, Philippe Clay et même Boris Vian en Cardinal et, en prime, le narrateur en voix Off Pierre Fresnay. Tout le monde connait l'histoire de Hugo (du moins les versions similaires sur écran, sans doute moins l'épopée du roman), et on peux encore aujourd'hui regretté qu'il n'existe pas un grand film épique et romanesque qui rendrait un peu plus hommage à la densité et à la richesse du roman. Les origines des personnages principaux et les nuances psychologiques sont donc occultées pour un condensé plus "efficace".

Notre-Dame de Paris (1956) de Jean Delannoy

Néanmoins, le mythe de Esmeralda et de Quasimodo est aujourd'hui dans l'inconscient collectif et le film de Delannoy reste une merveille pour les yeux. Une production qui a su se donner les moyens, avec plus de 1000 figurants, un tourange en cinémascope et en technicolor cette version est un pur produit de cinéma qui n'a rien a envié aux superproductions hollywoodiennes. Couleurs éclatantes et reconstitution riche de magie où le Paris d'épinal a été reconstitué dans les studios de Boulogne-Billancourt. La beauté et la sensualité de Lollobrigida est d'un magnétisme icônique, Quinn incarne un Quasimodo idéal, qui a su ne pas se cacher derrière un masque trop présent. Un grand et beau film à voir et à revoir.

Note :

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