Après un joli début de carrière en Australie dont le succès énorme "Pique-Nique à Hanging Rock" (1975) le réalisateur Peter Weir réuni deux jeunes espoirs du cinéma australien pour "Gallipoli" (1981). Une histoire d'amitié sur fond de Première Guerre Mondiale, où l'aventure de deux jeunes australiens qui traversent les continents pour se battre à la bataille des Dardanelles en 1915 (tout savoir ici !). Peter Weir co-signe le scénario avec David Williamson, romancier souvent cité comme le plus fameux dramaturge australien du 20ème siècle. Le cinéaste choisit donc deux jeunes acteurs pour les rôles principaux.
D'abord Mark Lee, malheureusement inconnu dans le reste du monde mais qui est et sera un des plus grandes stars sur son ile-continent, puis surtout un certain Mel Gibson qui venait de triompher dans le plus gros succès de tous les temps pour un film australien, le désormais cultissime "Mad Max" (1979) de George Miller. On peut dire que le film est découpé en trois parties, une première qui permet de présenter les protagonistes et de montrer leur quotidien en Austalie avant le départ, la seconde qui est le périple de chez eux jusqu'en Europe et enfin la dernière partie avec les tranchées et, enfin, la guerre... Le début est fait évidemment penser au chef d'oeuvre "Les Chariots de Feu" (1981) de Hugh Hudson sorti peu de temps avant. Ce début met en place un drame qui se place d'emblée dans un ton léger sur une amitié naissante pour continuer tel un road-movie. La guerre semble bien loin, à l'image des jeunes qui voyaient là un moyen de partir à l'aventure sans tout comprendre des tenants et aboutissants surtout quand on vit de l'autre côté de la planète. Peter Weir en profite pour mettre en valeur son pays avec des plans sublimes. Le véritable soucis c'est que Weir tarde trop à montrer les réalités de la guerre, la montée en tension est trop lente et trop brusque à la fois.
La guerre et les tranchées semblent presque trop faciles, voir trop cool avant que la dramaturgie n'apparaissent brutalement que par un seul paramètre, la bêtise d'un officier. Finalement la bataille de Gallipoli est vite expédiée, passe en second plan comme un prétexte pour raconter une histoire d'amitié plutôt banale. Heureusement cette dernière fonctionne à merveille avec un duo Lee-Gibson d'une belle alchimie, une narration logique et maitrisée (même si la montée en tension reste trop timorée) et une mise en scène inspirée dont un dernier plan particulièrement marquant. Un beau et bon film à défaut de tenir toute ses promesses.
Note :