Ce film est la première suite du Universal Monsters, et fait donc suite directe à l'excellent "Frankenstein" (1931) déjà signé de James Whale, réalisateur maison pourrait-on dire après avoir réalisé également le magnifique "L'Homme Invisible" (1933). Le cinéaste retrouve une bonne partie de son équipe dont l'acteur caméléon Boris Karloff qui reprends son rôle fétiche du Monstre, Colin Clive qui reprends son rôle du docteur Frankenstein et le scénariste John L. Baderston connu également pour avoir signé (1931) de Tod Browning et "La Momie" (1932) de Karl Freund tous deux étant également de la saga des Universal Monsters.
Au casting on notera la fiancée de Frankenstein interprétée par Valerie Hobson, la fiancée du Monstre incarnée par Elsa Lanchester (épouse à la ville du grand Charles Laughton). Cette dernière joue un double rôle puisqu'elle est aussi Mary Shelley, célèbre auteur du roman originel "Frankenstein ou le Prométhé moderne" (1818)... Si le film démarre officiellement aussitôt après le film de 1931 le scénario s'ouvre avec une soirée orageuse où Mary Shelley, son époux Percy Shelley et leur ami Lord Byron discute avant que ce dernier demande à Mary Shelley de leur conter la suite des aventures du monstre de Frankenstein. Ce prologue est clairement superflue car elle n'a rien de tangible vis à vis du premier film, ensuite elle est beaucoup trop théâtrale et n'apporte strictement rien à l'exception d'un subterfuge pseudo-original. Le récit démarre donc quelques minutes après la fin de "Frankenstein" (1931), le monstre ayant survécu dans les bas-fonds des ruines du château. On sait que le film prend une réelle envolée lors de l'arrivée du docteur Pretorius, savant fou qui va tenter de convaincre son collègue Frankenstein de poursuivre leurs expériences. La scène des bocaux de Pretorius est magique de bien des manières. D'abord elle impose une avancée narrative riche et originale, et surtout elle est techniquement impressionnante (1935 ! Rien à envier à quelques films d'aujourd'hui !).
Ensuite le récit se focalise sur la lutte morale de Frankenstein qui ne veut pas aider Pretorius à créer une femme pour le Monstre originel. Pretorius vole la vedette de Frankenstein en savant fou pourtant lucide et maitre de soi. James Whale offre une réalisation prenante, qui ne laisse jamais de temps morts, passant des expériences secrètes au Monstre qui fuit tout en évoluant notamment en apprenant à parler (rappelons qu'il sait parler dans le roman). Le film est d'une perfection toute gothique, alliant à merveille le côté pathétique d'un être créé à partir de cadavre et son envie toute humaine de vivre et de survivre. Dommage que, outre le prologue, la fin ne soit pas à la hauteur... Attention SPOILER !... En effet, la fin devait voit périr le docteur Frankenstein et son épouse mais les producteurs ont préféré voir un happy end... Fin SPOILER !... Un grand film pour une suite idéale au cgef d'oeuvre de 1931. A voir et à conseiller. Notons qu'il y aura encore quatre suites officielles.
Note :