Une petite comédie dramatique vraiment touchante pour grandir et occuper son été ? Je vous propose Roulez Jeunesse qui donne à voir une nouvelle facette d’Eric Judor.
Avec son pitch, on pourrait penser qu’il s’agit du nouveau film de la bande de Philippe Lacheau. Alex a 43 et est dépanneur dans le garage de sa mère. Quand il dépanne une jeune femme et passe la nuit chez elle et qu’elle disparait le lendemain, rien ne va plus. Il se retrouve avec 3 gamins sur les bras.
On penserait alors que le film ne sera qu’une suite de gags avec le bébé qui fait caca, l’ado en crise et le môme mal élevé. Et il y a un peu de ça dans la première partie de Roulez Jeunesse. A ceci près qu’Eric Judor n’est pas Lacheau et apporte alors une distance lunaire sur le sujet tout en restant touchant et réel et que son réalisateur Julien Guetta n’est pas là pour amuser la galerie mais pour parler de grandir et d’accepter des responsabilité en brossant un étrange portrait de famille.
Un nouveau Eric Judor
Le comédien véhicule parfait de l’absurde depuis son duo avec Ramzy et ses participations chez Quentin Dupieux en passant par sa série Platane est ici impeccable dans le rôle de ce jeune quarantenaire dépassé par les événements. D’un seul coup il se retrouve face à ses contradictions et va devoir rattraper le retard qu’il a pris dans ses responsabilités personnelles et professionnelles. Il développe alors une nouvelle facette, plus sérieuse et émouvante de son jeu.
Cet aspect du personnage est finalement, plus que les enfants, le grand moteur du film. Eric Judor apporte donc d’emblée beaucoup de sérieux au film, lorsqu’il faut être drôle. Mais plus on avance, plus on comprend ses failles et frustrations. Et Julien Guetta dont c’est ici le premier long-métrage arrive très bien à mettre cela en avant.
Drame ou comédie ?
En effet, le jeune auteur-réalisateur arrive très bien à jouer sur l’humour et le drame, basculant de l’un à l’autre au fur et à mesure du film. Il nous permet de nous attacher avec sympathie avec les personnages à travers des gags et répliques bien senties dans la première partie avant de se tourner vers une dimension plus dramatique qui va forcément nous toucher dans la seconde.
Roulez Jeunesse n’a toutefois pas non plus la prétention d’être la comédie de l’été mais c’est justement cette retenue et cette approche des personnages qui va la rendre vraiment touchante et nous faire passer une jolie heure et demi au cinéma.