Synopsis :

Critique :

Chronique macabre et chaotique ou le risque de décrochage est constant,#FleuveNoir est un polar bancal et manquant de mordant mais qui reste étonnamment prenant (voire même hypnotique) un petit moment de cinéma singulier, sombre et violent sur la complexité des rapports familiaux pic.twitter.com/GacMoSUMD5— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 18 juillet 2018

Dès les balbutiements de sa campagne promotionnelle, avec sa (très) maladroite affiche titre aussi photoshopée à mort qu'elle singe méchamment celle de la vénéré première saison de True Detective, le nouveau long-métrage du très rare Erick Zonca, Fleuve Noir, laissait présager une fébrilité étonnante à la vue d'un projet pourtant calibré pour convaincre à tous les niveaux : un matériau de base solide (le roman à succès Une Disparition Inquiétante de Dror Mishani), un réalisateur émérite, un casting quatre étoiles (Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kimberlain, Élodie Bouchez et Charles Berling) et une ambiance sombre franchement aguichante.

À sa vision, son ambivalence qualitative n'en est que plus probante : s'il maintient tout du long en haleine son auditoire à coups de rebondissements/fausses pistes efficaces et d'une ambiance nébuleuse sincèrement hypnotique, il flirte pourtant constamment avec la sortie de route en se perdant dans une enquête/histoire aussi répétitive qu'elle est peu originale (la télévision US, et même hexagonale, à bien dû le recycler une bonne dizaine de fois ces dernières années), n'hésitant jamais à se perdre dans des sous-intrigues qu'elle ne conclut même pas (la storyline sur le fils du héros Visconti), une pluie de dialogues limités ou même une caractérisation des personnages - surtout féminins - opérée à la truelle.

Chronique macabre et chaotique ou le risque de décrochage est constant (mais dont le final, vertigineux, mérite son attente), profondément singulier mais louable dans son désir de décrocher de la " Marchalisation " forcée du polar à la française depuis plus d'une quinzaine d'années, et porté par un Vincent Cassel méconnaissable qui vampirise totalement l'écran (ce qui lui permet de masquer un brin, les compositions moins sûres de Romain Duris et Sandrine Kimberlain); Fleuve Noir, péloche manquant cruellement d'assiduité et de mordant, aurait pu incarner une référence d'un genre qui en manque cruellement ces dernières années, il restera uniquement un petit moment de cinéma brinquebalant mais prenant, auquel il est bien difficile de pas être attiré.

Jonathan Chevrier