Darkman (1990) de Sam Raimi

Après le succès des premiers "Evil Dead" (1981-1987-1993) le réalisateur Sam Raimi a les coudées franches pour s'essayer à autre chose. D'abord intéressé par l'adaptation de Batman, il doit laissé les droits à un autre qui deviendra l'excellent "Batman" (1989) de Tim Burton. Il connaitra l'échec une nouvelle fois pour acquérir les droits d'un autre héros de comics, celui-ci deviendra le nanard "The Shadow" (1994) de Russel Mulcahy. Deux échecs qui poussent Sam Raimi à créer son propre univers et à créer son propre Superhéros, des années donc avant son autre trilogie à succès "Spiderman" (2002-2004-2007)... Co-écrit à plusieurs mains, Sam Raimi s'inspire sans doute inconsciemment du "Batman" de Burton (la B.O. de Danny Elfman), et sinon pas mal de "The Shadow" dans sa version comics (à commencer par le costume). L'histoire n'est donc pas, comme on peut le lire parfois, une adaptation d'une BD ou d'un Comics mais bien une histoire originale de Sam Raimi.

Darkman (1990) de Sam Raimi

C'est d'ailleurs la première déception puisque Raimi offre un récit typique pourtant, il y manque le plus truc en plus qui aurait franchement fait la différence avec les Comics en général même si le genre explosera justement avec sa trilogie "Spiderman"... On suit donc un brillant généticien qui se retrouve entièrement brûlé et laissé pour mort après que les sbires de la mafia soit passés à son labo, recherchant un dossier compromettant appartenant à sa fiancée. A peine remis sur pied, ce généticien va préparer sa vengeance... Au casting peu d'acteurs connus, les deux rôles principaux ne sont pas encore des stars. Le rôle titre revient à Liam Neeson qui est un second rôle de luxe depuis déjà une dizaine d'années et qui explosera grâce au succès de "La Liste de Schindler" (1993) de Steven Spielberg. Sa fiancée est incarnée par Frances McDormand qui a débuté dans "Blood Simple" (1985) des frères Coen (dont elle deviendra la muse et l'épouse de Joel en particulier) et qui connaitra la consécration avec "Fargo" (1996) toujours des Coen. Enfin, on notera les caméos du réalisateur John landis et surtout de Bruce Campbell star de "Evil Dead"... Le scénario n'a rien de nouveau, un gars lambda se retrouve dans une situation extraordinaire qui le force à choisir un nouveau destin, en débutant évidemment par sa vengeance. Rien de fataliste si le film est bien fait, quelques uns des films de Superhéros de ces dernières années nous l'ont prouvé. Malheureusement Sam Raimi signe un film bancal dont les défauts reposent sur les effets spéciaux et sur la direction d'acteurs.

Darkman (1990) de Sam Raimi

Niveau jeu d'acteur on est partagé entre le surjeu et le cabotinage des méchants (on est pourtant pas ou si peu dans le cartoonesque "Batman" burtonien) et l'absence de conviction de Frances McDormand ; pour cette dernière jamais on ne décèle une once d'amour vis à vis de son fiancée, résultat, aucune émotion crédible ! Niveau effets spéciaux le soucis ne vient pas du maquillage notamment celui du héros qui reste aussi laid que inquiétant, mais plutôt des incrustations qui vieillissent considérablement le film alors que, rappelons-le, le film est contemporain de films tels que "Abyss" (1989) de James Cameron et "Total Recall" (1990) de Paul Verhoeven. Par contre la violence y est brusque et terrible ce qui place "Darkman" dans un genre beaucoup moins "familial" que le "Batman" de Burton par exemple. Enfin on adore le look de Darkman, à la fois sobre et stylisé avec en prime une affiche qui a de la "gueule". Malgré ses faiblesses, ce film sera sans aucun doute un jalon de plus avec les premiers "Superman" pour annoncer la grande mode des Superhéros qui va éclore quinze ans plus tard. Un film intéressant mais surestimé, mais qui vaut bien mieux que les nanards qui suivront avec "Darkman 2 : le retour de Durant" (1995) et "Darkman 3" (1996) tous deux de Bradford May.

Note :

Darkman (1990) Raimi