Quand un danois revisite l’histoire de Papillon, ça donne un film … long et inutile. Dommage.
A l’origine, il y a une histoire vraie, celle d’Henri Charrière, condamné au bagne en Guyane dans les années 30 pour un meurtre qu’il n’a pas commis. A force d’acharnement, entre les tentatives d’évasion et les mises à l’isolement, il ne perdra pas espoir et finira par s’échapper et revenir en France. De cette aventure, il tirera un livre assez romancé pour devenir un véritable best seller.
Forcément une aventure pareille ne pouvait pas échapper à Hollywood qui en a tiré en 1973 un film devenu culte, le Papillon de Schaffner (la Planète des Singes) avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. 45 ans plus tard, voici donc qu’une nouvelle version de l’adaptation arrive sur les écrans.
Et c’est le danois Michael Noer qui s’en occupe. Premier film américain pour celui qui avait fait parlé de lui il y a 4 ans pour un autre film de prison, R. Sur une durée un peu plus ramassée, il reprend donc la même histoire, Papillon se liant d’amitié avec le faussaire Louis Delga (l’un les muscles, l’autre l’intellect) et l’unique objectif, s’évader.
Contrairement à la première adaptation, le film commence à Paris et approfondit un peu la cause de son emprisonnement et introduit aussi une petite love story. Cela permet de nous présenter une crapule au grand coeur de manière directe. Mais en dehors de cela et d’une scène de bagarre sous la douche, c’est bien tout ce que cette nouvelle version va apporter.
Une relecture inutile
En effet, Papillon 2018 n’apporte absolument rien de neuf par rapport à la première version. Pire, sur une durée ramassée, le film parait deux fois plus long, la faute à une mise en scène qui n’a rien à démontrer ou actualiser. Le réalisateur ne profite même pas de l’isolement pour innover sur les délires que pourrait avoir notre héros et se montre alors d’une banalité confondante.
Côté casting, le réalisateur a à sa disposition Charlie Hunnam et Rami Malek. Un duo intéressant qui fonctionne pourtant par intermitence. Le problème est que Hunnam tente régulièrement de singer McQueen alors qu’il a le potentiel pour apporter à « Papi » une toute autre dimension, alors que Rami Malek fait de Delga un personnage presque autiste auquel on ne s’attache pas (à l’image de ce qu’il fait déjà dans Mr Robot).
Vous l’aurez deviné, avec un réalisateur qui fait le strict minimum et un casting pas beaucoup plus inspiré par une histoire que l’on a déjà vu, l’ennui est vite présent. Et c’est bien dommage car avec un peu plus de personnalité et de nouvelles orientations on aurait pu apprécier cette modernisation de l’évasion la plus célèbre du cinéma.