Lorsqu'on a découvert sur ce blog les deux « Detective Dee », on a été instantanément séduit ! En deux films, le cinéaste Tsui Hark nous a rappelé avec brio ce qu'était le cinéma populaire, dans son sens le plus beau et le plus noble. Un cinéma qui s'adresse à tous, fait de promesses, de découvertes et de frissons, ou ce qui se présente fera aussi bien briller les yeux d'un enfant que celui de l'adulte qui l'accompagne. Et ça le réalisateur nous l'offre une troisième fois, avec générosité et inventivité ou Dee cette fois-ci devra faire face à l'ambition de l'impératrice et à un clan de sorciers !« Une vague de crimes perpétrée par des guerriers masqués terrifie l’Empire de la dynastie des Tang. Alors que l’impératrice Wu est placée sous protection, le Detective Dee part sur les traces de ces mystérieux criminels. Sur le point de découvrir une conspiration sans précédent, Dee et ses compagnons vont se retrouver au cœur d’un conflit mortel où magie et complots s’allient pour faire tomber l’Empire… »
Une fois de plus Tsui Hark tape dans le mille et livre un troisième volet de « Di Renjie » particulièrement enthousiasmant !Il nous entraîne dans une aventure rocambolesque que seul lui semble apte à nous compter, a la frontière de l'ésotérisme, du film d’enquête et du film de sabre. Et c'est ce mélange qui fait la force de cette saga, avec générosité le réalisateur nous entraîne au cœur de la culture chinoise et de son folklore.Pour écrire le scénario, le réalisateur retrouve Chang Chia-Lu qui écrit une intrigue qui n'a rien à envier aux deux précédents. D'un coté, il écrit une intrigue totalement indépendante de la « grande histoire Dee » et de l'autre, on entretient les relations entre les personnages, en les approfondissant et surtout en recollant les morceaux avec le premier volet de la saga. C'est ainsi que le film se partage en deux, où l'on assiste en premier temps aux manigances de l'impératrice Wu Zetian envers Dee, puis enfin a l’enquête de Dee sur les mystères qui entourent l'apparition d'un dragon en pleine salle du trône. Et au milieu, Tsui Hark prend le temps pour interroger les notions de loyauté, celle de Dee envers l'empereur, les dérives du pouvoir avec le cas de l’impératrice, l'ambition toujours avec le cas de l’impératrice et aussi sur la justice avec ce groupe de sorciers ! Des thèmes qui enrichissent les personnages, leurs interactions, ainsi que l'arrière plan politique du film.
Et tout cela, toutes ces intrigues, ce folklore et cette extravagance pourrait être indigeste, mais le talent de Tsui Hark rend l'ensemble particulièrement homogène et exaltant ! Du début à la fin, le film baigne dans une générosité de tous les instants, que cela soit en terme de réalisation, de direction artistique et de musique. Le rythme du film est très soigné, calqué sur les précédents avec un crescendo dans l'action et les révélations progressif, jusqu'au climax final épique à souhait ! Entre temps le film nous offre des magiciens, des combats à l'épée ou à base de sortilèges chorégraphiés par Lam Fung, des dragons, des statues géantes ou encore un immense gorille blanc, le tout saupoudré d'humour, de romance et de manigances.
Puis lorsque ce n'est pas l'action qui nous en met plein la vue, on prend notre dose d 'émerveillement avec les décors somptueux de Yoshihito Akatsuka, colorés, détaillés et pleins de matières, ou alors avec les costumes confectionnés par Leepik Kwan, qui rend le faste des années Tang plus vrai que nature.Quant au casting, il est impeccable ! Mark Chao c'est définitivement approprié son personnage, Carina Lau excelle dans son rôle d'impératrice, Shaofeng Feng est le frère d'arme par excellence, Kenny Lin un assistant fort drôle, puis il y a la touchante Sichun Ma … Sauf que ce qui finit pour ma part de rendre ce film si bon, c'est la musiquede Kenji Kawai ! Une composition enivrante, pleine de souffle, de passion et d'aventure, qui finiront de vous donner envie de vous habiller comme Dee, de prendre Dragon Docile et d'aller résoudre des meurtres et autres énigmes. 
Detective Dee, La Légende des Rois Célestes – 8 Aout 2018 – Réalisé par Tsui Hark
