The Fortress (2017) de Dong-Hyuk Huang

Après un premier long déjà très remarqué en Corée du Sud avec "Silenced" (2011) sur les abus sexuels subis par des enfants sourds au sein de leur institution le réalisateur Dong-Hyuk Huang s'attaque une nouvelle fois à un évènement véridique. Il adapte ainsi le roman "Namhan Sangseong" (2007) de Kim Hoon, best-seller vendu à pas moins de 1 million d'exemplaires rien qu'en Corée du sud sur un évènement majeur de l'Histoire asiatique, à savoir une bataille ultime lors de l'invasion Mandchoue à la première moitié du 17ème siècle (tout savoir ICI !)... Réalisateur et scénariste de son film le cinéaste raconte donc la bataille de la forteresse de montagne de Namhan (site touristique aujourd'hui !) en 1636, où les coréens et leur roi Injo, fidèle à la dynastie chinoise Ming, ont tenté de faire face à la dysnastie Mandchoue Qing que les coréens considéraient comme des barbares... Superproduction historique le film se dote d'un casting digne d'un tel sujet.

The Fortress (2017) de Dong-Hyuk Huang

D'abord avec la star Lee Byung-Hun fidèle du réalisateur Jee-Woon Kim avec qui il a tourné les excellents "A Bittersweet Life" (2006) de Jee-Woon Kim, "La Bon la Brute et le Cinglé" (2008), "J'ai Rencontré le Diable" (2011) et récemment "The Age of Shadows" (2018). La star retrouve son partenaire de ce dernier film, Park Hee-Soon vu également dans "Hansel et Gretel" (2009) de Pil-Sung Yim. A leurs côtés deux autres grands acteurs coréens, Yun-Seok Kim vu dans les très bons "The Chaser" (2009) et "The Murderer" (2011) tous deux de Na Hong-Jin ainsi que dans (2015) de Sung Bo Shim, puis enfin Hae-il Park vu dans les grands films "Memories of Murder" (2004) et "The Host" (2006) tous deux de Joon-Ho Bong... La reconstitution historique est soignée et flamboyante, et outre les décors et costumes on salue la mise en avant des paysages aussi envoûtants que dangereux. La photographie est tout aussi belle. Le scénario surprend au premier abord, en effet les batailles et donc les scènes d'action restent finalement rares. Le scénario s'attarde avant tout sur les coulisses de la cour du roi Injo de Joseon, entre les deux factions, l'une prônant la diplomatie et les pourparlers pour éviter une bataille perdue d'avance, l'autre pour la lutte et le combat.

The Fortress (2017) de Dong-Hyuk Huang

Sur 02h20 de films les scènes d'action, qui sont enveloppées d'une sensation d'inutilité et d'espérance vaine, ne dépasse guère les 15 minutes en 2-3 séquences efficaces mais auxquels il manque cruellement de souffle. Sur le fond ces scènes ne servent qu'à meubler un film assez bavard, dans la forme elles sont trop courtes et leur conséquence sur le conflit restent bien minces ôtant obligatoirement de la dramaturgie. Par contre la partie diplomatique est assez dense et intéressante avec un propos qui est toujours particulièrement parlant aujourd'hui. Faire le premier pas dans le dialogue étant pour les uns humiliant et indigne, pour les autres nécessaire et/ou tout simplement humain. Par contre la mise en scène manque un peu d'ampleur et/ou de mouvement, ce qui plombe des séances "parlementaires" déjà très solennelles. Par contre le film a un atout et une qualité rare pour ce genre de film qui sont, par essence, patriotique. Dong-Hyuk Huang signe un film historique qui évite l'écueil du manichéïsme et ose même montré l'empereur Qing loin de l'image du barbare puisqu'il use d'un stratagème bine moins belliqueux qu'il n'y parait au premier abord. Un très bon film historique, intéressant et prenant avec une intelligence de fond arrez rare pour saluer l'audace. Un film qui a reçu un beau succès avec 4 millions d'entrées Corée et pas moins de 5 prix à la dernière Cérémonie de l'Association Coréenne des Critiques de Cinéma (dont meilleur film et meilleur réalisateur). A voir.

Note :

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