Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Si j’avais un million » de Ernst Lubitsch, Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter, Norman Taurog, James Cruze et H. Bruce Humberstone.
« Je veux que tout mon travail, ma fortune, serve à quelqu’un qui en fera bon usage. C’est mon dernier désir avant de mourir »
Déçu par sa progéniture et sentant sa fin prochaine, le milliardaire John Glidden décide de déshériter sa descendance et de procéder à une redistribution en donnant un million de dollars a des personnes ordinaires dont il aura, au hasard, choisi le nom dans l'annuaire... Autant d'expériences qui changeront profondément la vie de Glidden.
« Cet argent est le vôtre, faites-en ce que bon vous semble »
1932. L’heure est à la morosité. Les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par la Grande dépression, conséquence directe du krach boursier de 1929 qui a ruiné de très nombreux américains, et partout dans le pays la population fait face au chômage de masse et à la pauvreté. Fort de ce constat peu reluisant, la Paramount décide, comme un pieds-de-nez au destin, de produire une comédie autour de la sempiternelle question, qui trouvera forcément ici un écho particulier, « L’argent fait-il le bonheur ? ». Cela donnera lieu à « Si j’avais un million », film à sketchs impliquant pas moins de sept réalisateurs du studio, dont Norman Z. McLeod (réalisateur de plusieurs films des Marx Brothers comme « Monnaie de singe » ou « Plumes de cheval »), l’expérimenté Norman Taurog ou encore Ernest Lubitsch le temps d’un très court sketch.
« Un million de dollars ? A aucun moment je ne l’ai cru. On ne donne pas un million de dollars un 1er avril. On attend juillet pour que la surprise fonctionne ! »
« Si j’avais un million » est ainsi construit en dix segments dont 8 sketches, articulés par le fil conducteur de l’annuaire, qui donneront chacun à voir ce que l’un des heureux élus fera du million de dollars qui lui est donné. En la matière, le film alterne les saynètes purement comiques (deux sketches dans lesquels les employés annoncent bruyamment leur démission à leur patron, celui du vieux couple bien décidé à jouer aux auto-tamponneuses pour sanctionner les mauvais conducteurs) et celles véritablement mélodramatiques (le condamné à mort qui reçoit le chèque trop tard pour se défendre et en profiter). Malheureusement, comme tout film à sketch, « Si j’avais un million » demeure assez inégal, alternant le très bon (le court sketch de Lubitsch, le segment « Les trois Marines » de William A. Seiter) et le moins bon (les segments « Violet » de Stephen Roberts et « La cellule de la mort » de James Cruze). Reste que le programme, dans l’ensemble plutôt léger et sympathique, demeure un prétexte pour faire défiler à l’écran de nombreuses stars de l’époque, comme Gary Cooper, Charles Laughton, George Raft ou encore W.C. Fields. Surtout, s’il nous met en garde contre le pouvoir dangereux et corrupteur de l’argent (formidable segment du « Faussaire » de Bruce Humberstone, dans lequel l’argent conduit un gangster à la paranoïa et par voie de conséquent à sa propre perte), il nous rappelle surtout fort à propos lors de son épilogue que le bonheur ne se trouve pas en lingot mais en petite monnaie.
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Le blu-ray : le film est présenté en version restaurée en Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par Frédéric Mercier (critique au Magazine Transfuge), d’une galerie photos et de bandes-annonces.
Edité par Elephant Films, « Si j’avais un million » est disponible en DVD ainsi qu’en combo blu-ray + DVD depuis le 5 juin 2018.
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