C’est la rentrée et il y a toujours un paquet de comics à lire ! On passe en revue 3 comics sortis au mois d’août et qu’il serait dommage de rater avant de plonger dans toute l’offre de septembre : Invisible Republic, Motor Girl et Inhumans.
Invisible Republic t.2
Au printemps dernier, Hi Comics nous faisait découvrir la série de Corinna Bechko et Gabriel Hardman, Invisible Republic. On y suit l’enquête d’un journaliste après la mort de d’Arthur McBride, leader du régime sur la lune d’Avalon et la découverte du journal de sa cousine disparue. Et en parallèle, nous poursuivons la lecture de ce journal et donc la découverte de la montée en puissance de McBride et des actions qu’il a mené.
Avec ce second tome, nous voilà donc maintenant plongé en plein dans un contexte de trouble avec une révolution qui gronde, et de paranoïa avec différents représentant qui veulent s’approprier ce fameux journal et retrouver Maia Reveron. La série continue donc sur sa lancée en étendant son univers et les enjeux politiques, ce qui donne une véritable densité à une histoire de plus en plus passionnante à suivre.
La narration alternant entre passé et présent est toujours bien travaillée pour que tout se réponde en apportant aussi un certain rythme au récit, posant autant de questions que de réponses et surtout son lot de révélation, notamment sur les intention de Maia qui plane toujours avec discretion sur ces événements. Certes, c’est toujours un peu froid et les dessins n’apportent pas non plus de chaleur à la brutalité du sujet, mais c’est aussi ce recul qui rend ce récit de SF politique à suivre pour plusieurs tomes.
Motor Girl
Delcourt continue de pousuivre l’édition de l’oeuvre de Terry Moore. On avait déjà parlé de son monument Strangers in Paradise, mais d’autres oeuvres sont dignes d’intérêt comme cette édition de Motor Girl qui vient rafraichir notre été. Et quand on dit « rafraichir », c’est bien plus par le style des petits extraterrestre et la bêtise de deux petits malfrats qu’on y croise que par le fond de l’histoire.
Car comme à son habitude Moore nous propose un portrait de femme traumatisée qui doit se reconstruire après un drame. Et ici, pas n’importe lequel. Samantha revient de la guerre en Irak et souffre toujours de SPT (stress post traumatique). Elle est hébergée par une petite et aimable vieille dame qui lui permet de s’occuper de sa casse auto. Mais avec un ami gorille imaginaire, des sympathiques aliens qui débarquent suivis de sombres messieurs du gouvernement, sa vie n’est pas facile.
En 10 épisodes, le portrait passe de la légerté et l’amusement à une dimension profondément touchante et humaine comme peu d’auteurs y arrivent. Formidablement écrit, Motor Girl bénéficie aussi de dessins noir et blanc simples et expressifs. Bref, une petite perle qui pourrait même nous faire verser quelques larmes.
Inhumans – Tour d’Ivoire
Si la série télé de Marvel était loin de la qualité attendue et qu’ils vont se retrouver à nouveau de côté dans les comics après une tentative infructueuse pour prendre la place des mutants, il y a tout de même eu d’excellentes histoires racontées autour des Inhumains de Marvel. Et Panini Comics a eu l’excellente idée de rééditer Tour d’Ivoire, récit qui va fêter ses 20 ans en fin d’année et écrit par Paul Jenkins et illustré par Jae Lee alors encore débutant.
On y retrouve donc les Inhumains habitant sur un morceau de l’Atlantide resté à la surface. Le roi Flèche Noire a toujours beaucoup de choses en tête avec la sauvegarde de son peuple qui cherche toujours sa place, la situation géologique instable d’Attilan, son frère Maximus qui manigance toujours quelque chose et en plus la pression des humain qui voudraient attaquer la cité.
Les 12 épisodes du récit sont concentrés sur cette trame qui permet d’aborder à la fois le mode de vie des Inhumains et le rituel de la tératogenèse qui ne fait pas que des heureux, mais surtout tous les dilemmes du pouvoir pour Flèche Noire sont approfondis, le pouvoir et les responsabilités l’éloignant de son peuple et même de sa famille qui commence à douter de lui. Il faut dire que son côté mutique et secret ne joue pas en sa faveur, mais il montre aussi une façade plus stratégique et émouvante que seul Paul Jenkins, auteur s’intéressant à l’humain (on lui devra les back up de Civil War ou the Sentry), peut retranscrire.
Côté dessins par contre, on sent encore que Jae Lee est en train de prendre ses marques et de travailler son style. Ici, son trait est plutôt classqiue et ne bénéficie pas forcément à chaque planche d’un encrage qui le mettra en valeur, c’est donc un peu une série d’apprentissage pour lui et c’est dommage car on sait que si il l’avait fait aujourd’hui, le volume aurait été sublime. Néanmoins, c’est bien un ouvrage indispensable pour comprendre le peuple d’Attilan et son leader et son rapport avec l’humanité.
A lire également, les nouveaux tomes de Birthright, Paper Girls ou encore Batman Detective Comics, mais on reviendra dessus plus en détails avec plusieurs volumes dans les dents et donc plus de recul sur ces séries.