Retour aux études pour Vincent Lacoste et William Lebghil. Avec Première Année, on enfin comprendre toute la difficulté des étudiants en médecine pour percer.
Il y a 4 ans, l’ancien médecin Thomas Lilti passait derrière la caméra pour raconter le quotidien d’un interne en médecine dans Hippocrate. Un premier film réussi avec un personnage interéssant qui donnait à Vincent Lacoste l’occasion d’étendre son répertoire à un rôle plus dramatique, mais qui permettait aussi de mettre en lumière le milieu de la santé en crise sociale et humaine.
Le réalisateur a poursuivi sur la thématique santé avec un Médecin de Campagne qui se voulait plus populaire avec François Cluzet, mais le voilà de retour aux prémices de la pratique avec Première Année. Comme son nom l’indique, il s’intéresse donc à deux étudiants en première année de médecine, étape difficle avec plus de 80% d’échec et une culture du bachotage poussée à l’extrême. Benjamin vient d’arriver à la fac et rencontre le triplant Antoine, ensemble, ils vont passer leurs journées et nuits à étudier pour décrocher leur passage à l’étape suivante.
Amphis bondés, piles de polycopiés, salles d’éxamens dans les hangars à perte de vue, … dans un souci presque documentaire qui peut faire froid dans le dos, Lilti montre bien à quel point les 2 étudiants sont noyés sous la masse. A la fois celle du nombre d’étudiants concurrents qui espèrent décrocher leur sésame, mais aussi la masse d’informations à ingurgiter parfois inutilement ou encore la masse d’heures à étudier.
Tout cela donne un sentiment de vécu qui apporte tout son réalisme au film qui montre toute la pression à laquelle les personnages sont soumis et l’incapacité d’un système à traiter humainement ces étudiants. Il y a forcément un message social pour dire qu’il faudrait faire évoluer ce système. Certaines les fêtes étudiantes sont zappées mais c’est mais c’est consciemment pour rappeler le sérieux de ces jeunes qui cherchent avant tout à apprendre et à aider son prochain, transformer ici en machines individualistes et compétitrices pour un bout de papier.
En plus de ça, il y a aussi deux personnages auxquels on s’attache d’emblée, grâce à la bonhommie lunaire de deux acteurs. Vincent Lacoste et William Lebghil se complètent plutôt bien et leur complicité est évidente. Certes, ils jouent toujours un peu de la même manière, mais cela confère un sentiment de perte de repères dans cette masse étudiante à laquelle on s’identifie en tant que spectateur. Mais cela participe aussi à une certaine bienveillance que développe le réalisateur pour ces personnages et les étudiants en général face au système.
Alors certes, Thomas Lilti ne fera par contre pas d’extravagances du côté de la mise en scène sans grand relief ni inventivité, rares seront les montées en tension et le suspense n’est pas artificiellement entretenu sur les résultats aux examens. Mais le film se laisse agréablement porter par les acteurs et un scénario qui délivre assez de fond. Cette Première Année a donc quelques atouts pour asser son examen dans les salles.