Un grand merci à ESC Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La rose noire » de Henry Hathaway.
« Attention, cet héritage peut te faire plus de tort que de bien »
Au XIX siècle, Walter de Gurnie, noble saxon, tente de se révolter contre les normands qui occupent sa région natale. Mais, contraint par les évènements à devenir hors-la-loi, il part en Terre Sainte en compagnie de son ami Tristam.
Tous deux se lient à Bayan, un seigneur de guerre mongol. Peu de temps après, ils recueillent Maryam, une jeune femme surnommée La Rose Noire, qui s’est enfuie du harem de Bayan.
« Mon père souhaitait me voir au service du Roi. Mais il ne peut m’y contraindre »
Après avoir réalisé durant la seconde partie des années 40 toute une série de films noirs (« La maison de la 92ème rue », « 13 rue Madeleine », « Le carrefour de la mort », « Appelez Nord 777 »), le prolifique et éclectique Henry Hathaway entame la nouvelle décennie sous le signe du film d'aventures. Ainsi après le conte maritime initiatique « Les marins de l'Orgueilleux », il nous plonge dans une folle aventure médiévale avec « La rose noire », adaptation du roman éponyme de Thomas B. Costainde. Sur fond de lutte entre Normands et Saxons pour la domination de l'Angleterre, on y suit ainsi les tribulations d'un jeune noble, obligé de prendre le chemin de l'exil. Pour revenir plus fort. Une route qui le mènera aux confins de la Terre, jusqu'en Extrême-Orient, dans les pas d'un seigneur de guerre mongol. Hathaway réunit à l'écran le duo Tyrone Power/Orson Welles (alors en pleine préparation de son « Othello », il fut en conflit durant tout le tournage avec Hathaway qui lui reprocha son manque d’implication) quelques mois seulement après « Échec à Borgia » de Henry King pour un pur film d'aventures dans la plus pure tradition classique. Au programme : des batailles, des grands décors exotiques filmés en Technicolor, et (forcément) une belle histoire d'amour pour conclure ce conte initiatique qui lorgne un peu vers « Robin des bois ». Reste que derrière le faste de l'entreprise, le film traine un peu la patte et souffre de quelques longueurs. Sympathique, mais loin d'être le meilleur Hathaway ni le meilleur Power.
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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée en Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par Linda Tahir ainsi que du module « Henry Hathaway, maître des grands espaces », par Jean Ollé-Laprune, historien du cinéma (24 min.).
Edité par ESC Editions, « La rose noire » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 26 juin 2018.
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