Climax, critique

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La nouvelle experience sensorielle de Gaspar Noé est à vivre en salles ce 19 septembre. Avec sa danse éléctrisante et sa plongée dans la folie et le chaos, Climax va évidemment nous emporter et nous déconcerter. En tout cas elle ne laissera pas indifférente et offre une réalisation à nouveau complètement folle.

Climax, critiqueAprès la réception en demi-teinte de Love, Gaspar Noé était cette année de retour au Festival de Cannes dans la sélection parallèle de la Quinzaine des Réalisateurs avec Climax. Un projet monté et tourné rapidement, dont la spontanéité fait toute l’originalité, autant que la personnalité du réalisateur.

Le concept est simple. Un groupe de danseurs se retrouve dans un lieu isolé pour une répétition intense. A la fin de la dernière séance, la fête commence pour décompresser … mais quelqu’un a versé une drogue dans la sangria et la soirée va tourner à l’horreur. Entre déchéance et démence, les danseurs vont experimenter la nuit la plus folle de leur vie.

Comme à son habitude, Gaspar Noé cherche d’emblée à nous déstabiliser en déconstruisant, dans la première partie, son film. Introduction avec générique de fin, puis générique de début arrivant au beau milieu du film. Il propose aussi de faire connaissance avec ses danseurs en VHS (oui, nous sommes dans les 90’s), dans un décor qui pourrait être sa bibliothèque, affichant ses références (on retrouve notamment les jaquettes de Suspiria, le Chien Andalou ou encore Salo ou les 120 journées de sodome, donnant ainsi le ton).

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Puis rapidement arrive le premier morceau de bravoure du film, la dernière danse répétée par la troupe sur fond de drapeau français. En plan fixe évoluant  régulièrement pour prendre de la hauteur, le réalisateur laisse les danseurs faire le show sur de l’electro. Une chorégraphie endiablée, une danse éléctrisante, mêlant différents styles à mesure que les danseurs s’enchaînent.

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Puis arrive la seconde partie où, petit à petit, nous plongeons dans l’horreur. Une plongée comme seul Gaspar Noé sait la filmer, en long plan séquence qui alterne entre la salle de bal, les couloirs sombres et petites chambres. Une immersion dans la folie qui devient de plus en plus violente, phsyiquement et psychologiquement. Il faut dire que, comme d’habitude, Noé n’y va pas en douceur sur le caractère des personnages et il ne faudra pas chercher une once de subtilité.

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Non, le pari de Gaspar Noé, après nous avoir donné une folle envie de danser, est donc de nous faire vivre une experience cauchemardesque et il y réussi bien. On n’avait pas eu une telle experience de chaos dans le cinéma récent depuis Mother! d’Aronofsky et c’est ici décuplé avec des personnages qui révèlent toutes leurs failles, frustrations et désirs sous l’effet de la drogue. On retiendra à ce titre la performance de Sofia Boutella qui attrape à nouveau la caméra par son charisme naturel et l’intensité de son jeu.

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Evidemment, en poussant les curseurs à fond, Gaspar Noé peut aussi nous faire prendre un peu de recul sur cette experience sensorielle d’une intensité redoutable et réaliser qu’elle est surtout un formidable exercice de style, avec une performance des danseurs et de l’équipe technique dingue, mais à la finalité tout de même un peu vaine. Toujours est-il qu’il peut en effet revendiquer qu’il est l’un des rare représentants du cinéma français à s’aventurer sur ces territoires extrêmes et à faire bouger les lignes. Tout le bruit autour du film est à ce titre fort mérité.