La rentrée était riche en sortie comics. Très riche même ! Du coup, en dehors des suites de séries (comme Super Sons), je vous ai compilé une petite sélection de mini-séries et d’un épisode spécial à savourer ! Place à Green Valley, God Country et Batman A la Vie à la Mort.
Green Valley
On connait Max Landis pour le film Chronicle (mais aussi Bright), mais le fils de John Landis est aussi scénariste de comics et on l’avait notamment croisé sur la variation de Superman, American Alien. Cette fois, en toute indépendance, il nous propose un comics original, naviguant entre le médiéval, la fantasy et la SF. Dans Green Valley, il nous présente un groupe de 4 guerriers, les Chevaliers de Kélodie. Leur légende les précède, mais trop confiant en eux, ils vont laisser leur royaume détruit par une horde de barbares. Pour se racheter ils vont aider un petit village aux prises avec un dangereux sorcier … ou bien serait-ce une menace plus étrange encore ?
Si le titre est plutôt plaisant à lire, il faut bien reconnaitre qu’il a un concept un peu survendu. Avec un bad guy dont on devine le but assez vite et qui détruit presque tout suspense, le scénariste va pas vraiment nous surprendre. Par contre, il arrive heureusement à nous attacher aux personnages en dépassant un peu leur stéréoptype et à nous emporter par le rythme de son histoire et quelques petites trouvailles. Et il faut aussi saluer le boulot de Giuseppe Camuncoli, parfaitement à l’aise sur les planches dynamiques et au souffle léger. Avec tout cela, Green Valley se lit tout seul.
God Country
On parlait de la montée de Donny Cates dans le milieu des comics avec Redneck. Mais ce God Country devrait lui faire monter une grande marche supplémentaire ! En effet, avec cette histoire mêlant intime et épique, famille et dieux, larmes et bataille, le scénariste nous apporte ce qu’il faut d’émotion et de spectacle.
Il y est donc question d’un vieillard, Emmett Quinlan, atteint de la maladie d’Alzheimer et qui fait donc involontairement souffrir sa famille. Alors qu’une tornade s’abat sur la maison, Emmett en ressort avec une épée géante, l’épée des épées, qui lui redonne ses esprits. Mais son ancien propriétaire souhaiterait la récupérer. Il s’engage alors dans une bataille qui le dépasse.
Joe l’Aventure Intérieure, Tellos, I Kill Giants, … on commence à avoir l’habitude de la fantasy permettant de parler de maladie et de deuil. Mais cette fois le héros n’est pas un gamin mais une personne âgée, avec tout le vécu qui l’accompagne. Donny Cates nous offre donc un récit émouvant sur ce délitement de la structure familiale et l’acceptation de la mort. Mais c’est aussi une histoire épique superbement mise en image par Geoff Shaw au style brut qui donne toute sa puissance au récit. A savourer !
Batman, A la Vie à la Mort
Tom King est un auteur talentueux et avec une vision singulière. Il l’avait prouvé sur l’excellente série Vision. Cependant, depuis son arrivée sur le titre phare de Batman, il se montre assez inégal. Mais une chose est sûre, il aime le couple qu’il forme avec Catwoman. Pas étonnant qu’il y consacre un annual spécial qu’Urban Comics a chosisi d’éditer en librairie en solo. Il faut dire que cette histoire qui voit les chassés-croisés à travers le temps entre le héros noctambule et la voleuse de diamants est vraiment touchante.
On y voit leur jeu de séduction, leur amour avoué, jusqu’à leur vieillesse commune, et c’est beau, rempli de tendresse tout en respectant parfaitement les caractères des personnages. Bref, un petit condensé de ce qui représente le mieux le couple, en plus très bien dessiné par Lee Weeks et Michael Lark.
Et en plus on a droit à une petite histoire crossover entre Batman et Elmer Fudd, le chasseur des Looney Tunes qui nous permet de voir un autre aspect de Bugs Bunny et sa bande dans Gotham, intéressant et très malin.
Et juste pour terminer, précisons aussi la sortie de Dévolution de Rick Remender, mais cette mini-série de SF post-apocalyptique est très décevante, à la fois pour son univers pas vraiment exploité, son côté grossier dans les dialogues, les personnages et les dessins. Bref, ça ne m’a pas emporté.