Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « A feu et à sang » de Budd Boetticher.
« La haine, ça s’accroche à la peau et ça peut briser une vie. C’est comme la mauvaise herbe, faut l’arracher ! »
De son vrai nom William Doolin, Cimarron Kid est accusé à tort d’avoir prêté main forte aux quatre frères Dalton dans l’attaque d’un train. Pourchassé, il n’a pas d’autre choix que de rejoindre leur gang et d’en devenir l’un des principaux membres. Trahi, le Kid envisage alors de mettre fin à sa carrière de desperado et de fuir en Amérique du Sud en compagnie de la fille d’un fermier. Mais pour partir, il a besoin d’argent. La seule manière rapide de s’en procurer : un ultime hold-up…
« Il y a une règle à ne pas oublier : on ne tuera personne à moins d’y être obligé »
Si la grande Histoire de l’ouest américain fut peuplée de mythes et de légendes, force est de constater que tous n’ont pas acquis chez nous la même résonnance. Aussi, si on connait tous les aventures de Billy le kid, Jesse James ou encore Calamity James, d’autres demeurent encore très méconnus. A l’image de Bill Doolin (1958-1896), fondateur du « Wild Bunch », célèbre gang qui fit trembler la campagne de l’Oklahoma à la fin du 19ème siècle. Mais cet ancien compagnon de route des frères Dalton restera surtout célèbre dans l’imaginaire collectif pour avoir été un brigand malgré lui, devenu hors-la-loi malgré lui suite à diverses injustices. Un personnage ambivalent donc, pas totalement mauvais, qui bénéficie de fait d’une place à part dans la galaxie des outlaws les plus célèbres.
« Je crois que je ne porte chance à personne »
La première fois qu’on avait croisé sa route sur grand écran, c’était en 1948, dans le très beau « Face au châtiment » de Gordon Douglas. Randolph Scott prêtait alors ses traits burinés à ce héros romantique (au sens premier du terme) en quête d’une impossible rédemption. Trois ans plus tard, c’est au tour de Budd Boetticher, tout juste auréolé de son premier succès (« La dame et le toréador »), de redonner vie au célèbre hors-la-loi, cette fois sous les traits juvéniles et innocents du jeune Audie Murphy. Mais l’histoire qui nous est contée n’est pas tout à fait la même : Doolin y est présenté comme étant d’abord, au sortir de la maison de correction, un complice des Dalton qui finira par prendre la main sur le reste du gang après la chute des Dalton. De la mauvaise graine qui, bien que refusant de faire couler le sang des innocents, demeurera un sérieux jusqu’au-boutiste, bien décidé à obtenir une forme de revanche sur une société qui aura refuser de lui laisser sa chance. On l’aura compris, le personnage est ici moins attachant et surtout moins romantique que dans la version antérieure. Et ce d’autant plus qu’il se voit cette fois offrir in fine, au terme d'une folle course en avant, une possible rédemption grâce à la bienveillance d’un shérif particulièrement humain. On est au final bien loin de l'image du perdant magnifique, d'autant que le jeu d'Audie Murphy manque un peu de subtilité. Si Boetticher signe là un western plutôt alerte et bien mené, il faut reconnaitre que celui-ci est un peu décevant au regard de celui proposé par Gordon Douglas.
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Le DVD : Le film est présenté dans un Master Haute-Definition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné du documentaire « Les années Arruza » par Budd Boetticher (52 min.).
Edité par Sidonis Calysta, « A feu et à sang » est disponible en édition limitée blu-ray + DVD depuis le 20 août 2018.
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